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Ici d’ailleurs, eux qui arrivent à dire nous

Depuis 1997 et son pari sur un jeune Breton iconoclaste et inconnu nommé Yann Tiersen, le label nancéen Ici d’ailleurs développe un catalogue où l’éthique est aussi importante que l’esthétique.

Qu'est-ce qu'être un label indépendant en France en 2022 ? Il sera bien difficile, en écoutant les presque 200 productions du label Ici d'ailleurs depuis 1997, d’identifier une ligne éditoriale unique. Ce qui pourrait être cette ligne éditoriale paradoxalement, ce serait ce refus de ligne éditoriale. Car quand on se replonge dans la discographie d’Ici d’ailleurs, on y croise aussi bien du hip-hop, du rock, du néoclassique que de l'ambient.

Porté depuis ses débuts par la tête pensante et esthète en chef Stéphane Grégoire, Ici d'ailleurs est né en 1997 des cendres du label associatif Sine Terra Firma qui avait déjà publié les deux premiers albums de Yann Tiersen, La Valse des monstres (1995) et Rue des cascades (1996). Quand on replace les choses dans le contexte, ce label implanté à Nancy ne manquait pas de culot tant l'emprise de Paris était écrasante à l'époque. Le succès du Phare (1998), le troisième album de Yann Tiersen, apporte à la maison de disques sa pérennité. Son ambition sans doute également.

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