“Sur une pelouse jaunie, au soleil…” : Le Top 2018 de Louise Beliaeff

TOP DE FIN D’ANNÉE. Les rédacteurs de Magic délivrent tous les jours leur Top 2018, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief. Episode 14 avec Louise Beliaeff.

 

  1. FEU ! CHATTERTON – L’Oiseleur (Barclay)
  2. SUPERORGANISM – Superorganism (Domino)
  3. HALEY – Pleasureland (Memphis Industries)
  4. COURTNEY BARNETT – Tell Me How You Really Feel (Milk ! Records)
  5. IDLES – Joy as an Act of Resistance (Partisan Records)
  6. EELS – The Deconstruction (E Works Records)
  7. TY SEGALL – Freedom’s Goblin (Drag City)
  8. LOW – Double Negative (Sub Pop)
  9.  SPIRUTUALIZED – And Nothing Hurt (Bella Union)
  10. CHRIS – Chris (Because Music)

   + la BO Suspiria de Thom Yorke

Disque de l’année… Comment choisir parmi tant de coups de cœur ? Sur quels critères s’appuyer ?

Dois-je me tourner vers celui que j’ai le plus écouté ? Celui dont je connais chaque respiration ? Dans ce cas je choisis Low. Dois-je élire l’album le plus audacieux ? Choisir un premier LP frais et détonnant, original, effronté ? Superorganism l’emporte. Et si l’album de l’année était celui de la confirmation ? Le deuxième, que l’on attend avec autant d’impatience que d’anxiété, et qui ne déçoit pas. Je sacre alors Courtney Barnett et IDLES.

La première place du classement pourrait aussi récompenser la prise de risque, l’artiste qui explore un nouveau monde et qui s’écarte du chemin tracé depuis des années. Ce disque, c’est Pleasureland, écrit par Haley (FKA Haley Bonar). J’aurais pu placer Chris en première place, si, par «album de l’année», on entend «album le plus controversé». Mais si, au contraire, je choisis de récompenser l’album de la constance, énième perle dans une discographie impeccable, gloire à Spiritualized, gloire à Eels. La palme tant convoitée pourrait tout autant être décernée à l’album le plus riche et foisonnant. Celui qui nous rassasie presque jusqu’à la saturation. Le premier des cinq disques publiés par  Ty Segall se démarque alors.

Il reste un critère, sans doute le plus terre-à-terre, peut-être le plus primitif. L’émotion brute. Il y a des morceaux qui vous font un effet bœuf. L’épiderme en est témoin. Vous vous souvenez d’ailleurs ce que vous faisiez lorsque la dite chanson vous a attrapé. Moi, j’étais assise au soleil sur la pelouse jaunie du parc de Saint-Cloud, j’assistais aux dernières répétitions de Feu! Chatterton aux Solidays avant l’entrée des festivaliers.

LOUISE BELIAEFF, batteuse et violoniste, fait des heures sup’ dans les salles de concerts. Jeune journaliste au Parisien, où elle s’occupe d’une offre numérique autour du son, elle cocoone par ailleurs un projet de podcast pop moderne. Elle a rejoint Magic en novembre 2017 avec un première rencontre surréaliste avec Forever Pavot. In Rainbows she trusts.