Un Canadien ultra lo-fi qui fait des étincelles

Parfois on découvre des nouveaux artistes sur Internet, on cherche des renseignements sur eux, et on trouve déjà de nombreux articles défricheurs à leur sujet. D’autres fois, on découvre des nouveaux artistes sur Internet, on cherche des renseignements sur eux, et on trouve rien du tout. Rien de rien. Que pouic.

Vous l’aurez compris, dans le cas de Kkidss, c’est d’abord la deuxième option qui prime quand on explore son Bandcamp. Alors on se fie à ce sentiment d’avoir affaire à une vieille cassette de Daniel Johnston en écoutant pour la première fois Amy, à une démo acoustique d’un groupe pétaradant des nineties en entendant God Is Stupid, ou à un vestige de folk song traditionnel en jetant une oreille sur Underneath The Daisies. Le charisme de ce chant qui nous vient de Colombie-Britannique et l’immédiateté des mélodies faisant l’essentiel pour sortir ces vignettes de rien du tout de l’ordinaire.

Renseignement pris auprès du principal intéressé, Kkidss est en fait le projet solitaire de Christopher Edwards, un Canadien âgé aujourd’hui de 30 balais. “Je suis obsédé par la pop music et les mélodies depuis que je suis gosse”, nous confie-t-il. Après avoir commencé à jouer activement de la guitare à 19 ans, il a sorti quelques “albums horribles” avant de tout arrêter pendant six ans, devenant tout de même un “ingénieur du son et producteur certifié”.

Et puis l’année dernière, alors qu’il traverse une période foireuse dans ses relations affectives, Christopher se serait mis à pondre près de… 500 chansons en quelques mois ! Parmi lesquelles celles que l’on peut entendre aujourd’hui. Mais attention, ce sont juste des “extra songs”, car le musicien en a en réalité sélectionné précisément 324 pour former une série de… 18 albums de 18 morceaux chacun ! Autant de disques à découvrir bientôt, donc.


“J’ai revendu tout mon équipement à un moment, et la plupart de mes biens. Pour moi, Kkidss a à voir avec la notion de “less is more”. J’utilise des guitares pourraves et bon marché – une petite guitare mexicaine cassée que j’ai achetée dans une friperie pour 5 sous, et une Black Strat que j’ai trouvée dans la rue. Les gens sont tellement obsédés par la qualité du matos, je trouve ça absurde. Je n’enregistre même plus sur des vraies cassettes vierges, j’utilise des cassettes de Whitney Houston ou Madonna que j’achète pour rien”, nous raconte à la cantonade Christopher. On ne sait pas si c’est du lard ou du cochon, mais on est quand même ravi d’avoir croisé sa route. À voir si le chemin nous mènera loin.

PS. Ah, et Christopher a un autre projet, Magic Message, qu’il mène avec son copain Matthew du groupe Little Jungles.