Sur Captured Tracks, EZTV évoque The Byrds, Big Star ou Teenage Fanclub

QUI ?

Ezra Tenenbaum (guitare, voix)
Shane O’Connell (basse)
Michael Stasiak (batterie)

OÙ ?

New York (États-Unis)

QUOI ?

Élevés qui dans le Massachussetts, qui dans l’État de Washington, ces trois-là se sont rencontrés en 2013 lors d’une audition pour accompagner Jason Pierce en tournée avec Spiritualized. “Aucun n’a été pris, mais l’alchimie était là”, décrit le bassiste Shane O’Connell. “Ezra est un songwriter très prolifique et il possédait des dizaines de démos. On a donc traîné ensemble, gratouillé et enregistré durant un an avant d’envisager tout ça en tant que vrai groupe.” Et de signer sur un des labels les plus précieux du moment. On aurait pu commencer par là : EZTV est la dernière trouvaille de Captured Tracks. Une histoire de famille puisque le batteur Michael Stasiak, anciennement préposé aux fûts de Widowspeak, bosse à mi-temps au magasin ouvert par Mike Sniper au sous-sol du 195 Calyer Street, à New York. “Mike Sniper est venu à notre premier concert et a apprécié notre reprise de With My Face On The Floor d’Emitt Rhodes”, se souvient Michael. “C’est un gros fan de power pop. Après notre signature, son premier geste fut de nous faire découvrir des tas d’obscurs morceaux power pop sixties et seventies par le biais d’une playlist YouTube.” Sur la platine d’EZTV, on retrouve Jessica Pratt et The Beau Brummels, Pete Ham et The Everly Brothers, F. J. McMahon ou Twerps. Le trio définit sa musique comme “profondément américaine”. C’est-à-dire ? “Pour moi, c’est une musique très optimiste”, éclaire Shane. “C’est l’idée que tu peux créer quelque chose de nouveau avec les mêmes instruments et tonalités entendus des millions de fois avant. Nous avons débarqué à New York pour l’histoire artistique de la ville. J’ai toujours voulu respirer le même air que Television et Ramones. Ça a hélas bien changé, et il est financièrement impossible pour un musicien de vivre ici. Mais le fait de tenter l’aventure malgré tout est une bonne définition de notre optimisme, non ?”

 DERNIÈRE SORTIE

Faute de mettre la main sur une cassette parue l’an passé et désormais introuvable, on se rabat volontiers sur le premier 45 tours de la formation, soit deux titres de ladite cassette réenregistrés en compagnie de Jarvis Taveniere (Woods). “Ezra et moi sommes employés dans un studio”, explique Shane. “On a bien sûr songé à tout boutiquer nous-mêmes, mais pas longtemps. Un bon producteur peut pointer des qualités que les musiciens ne perçoivent pas forcément.” Michael poursuit : “J’aime la franchise candide de Jarvis. Il ne prend pas de gants et n’a pas peur de froisser l’ego des musiciens. Il tente toujours des tas de choses, selon son inspiration ou sa passion du moment. À l’époque du 45 tours, il était à fond dans la soul sixties et Vintage Violence (1970) de John Cale. C’est sans doute pour ça que la section rythmique sonne punchy et que le chant d’Ezra est placé en avant et au centre.”

TUBE ABSOLU

En face A du 45 tours, la power pop de Dust In The Sky, sa guitare carillonnante et ses harmonies vocales façon Big Star. En face B (comme The Byrds !), la douce Calling Out, une histoire de rupture veillée par la flamme de Teenage Fanclub et Badfinger. Doit-on vraiment jouer les Salomon et trancher entre ces deux merveilles ?

FUTUR CONDITIONNEL

“Ezra vient de choper la douze-cordes de ses rêves et a écrit pas mal de nouveaux titres. On sortira sans doute un EP cette année”, assure Michael.