Mort de Peter Gutteridge, membre fondateur et leader de Snapper

Entre les récents albums des frères Kilgour ou la partie réédition de notre dossier consacré au label Captured Tracks dans notre numéro estival, sans parler des multiples révérences auxquelles se plient les jeunes héritiers actuels, la maison de disques néo-zélandaise Flying Nun serpente régulièrement dans nos colonnes.

D’habitude synonyme de joie pop pure et simple, c’est cette fois une funeste nouvelle qui nous replace au chevet du label kiwi : l’annonce ce week-end de la mort à un âge incertain (52 ou 53 ans)  de Peter Gutteridge, membre fondateur de The Clean, The Chills et The Great Unwashed, qui fit paraître un album solo (Pure, 1989) et mena le projet Snapper le temps de deux albums en 1990 (Shotgun Blossom) et 1996 (A.D.M.) et d’une volée de concerts décapants.

“J’avais mon style personnel. Je veux dire, j’ai écrit Point That Thing Somewhere Else de The Clean à 17 ans, ça résume bien où je voulais en venir. J’adore la musique indienne – de la musique psychédélique viscérale sans qu’on ait besoin de lui coller une pancarte. (…) Je suis autant intéressé par le drone que par la mélodie”, déclarait Peter Gutteridge dans une rare interview donnée l’année dernière, avouant au passage son amour des substances hallucinogènes comme des gymnastiques intérieures chinoises.

Figure libre, mutique et farouche de l’équipée Flying Nun, Peter n’en avait donc pas grand-chose à carrer du fameux son jangly de Dunedin, prenant vite ses distances avec les groupes mythiques qu’il participa à lancer pour se consacrer à des compositions portées par la distorsion et/ou la répétition, plus aventureuses et incendiaires. Plus punk, en somme, même si sa fibre pop s’avérait aussi lumineuse (Planet Phrom repris par Ducktails) et qu’il savait également se faire hypnotique au piano.

“Un vrai héros de la musique néo-zélandaise”, a réagi Flying Nun à l’annonce du décès du bonhomme, celle-ci étant d’autant plus inattendue qu’il avait ces deux dernières années repris le chemin de la scène avec Snapper ou The Clean et qu’il confiait composer de nouvelles choses régulièrement. Plusieurs de ses œuvres ont été rééditées confidentiellement au cours de ces dernières années, ici ou .