Les Trans Musicales 2019 en 7 concerts marquants

Malgré une rétractation tardive – l’étonnant musicien Marc Rebillet – , une grève qui a perturbé les transports et des annulations de professionnels du secteur, les Trans Musicales 2019 se sont déroulées dans une relative sérénité du 4 au 8 décembre dernier. Avec son lot de découvertes à la clôture du festival. Tour d’horizon.

Marina Satti

©Nicolas Joubard

Entourée de quatre danseuses et chanteuses avec lesquelles, elle dansait en communion. Ce jeudi 5 au soir, dans le grand Hall 3, Marina Satti aurait presque pu passer pour la Beyoncé grecque. Il est difficile de résister à ce show travaillé et à ce mélange musique traditionnelle grecque gonflée de belle polyphonies et de pop universelle. Généreuse, l’artiste gréco-libanaise a même légèrement prolongé le plaisir au delà de l’horaire prévu et a salué la salle avec un plaisir communicatif. Le premier grand moment du festival.

Cochemea

Rares sont les festivals qui peuvent se permettre de programmer un saxophoniste peu après minuit là ou d’autres auraient préféré des set plus électroniques. Pari gagnant, ce jeudi encore, avec Cochemea, qui propose un jazz infusé aux rythmes africains et amérindiens, accompagné de nombreuses percussions. Une belle transe, aux Trans.

Amami

Nous sommes en plein après-midi, vendredi et pourtant la petite salle de l’Ubu est quasiment remplie. Sur scène, les trois Genevois d’Amami, chacun derrière sa machine, jouent leur “killer dancehall from outer space” (“Dancehall mortel d’outre-espace”), comme le proclame la pochette de leur vinyle vendu à l’entrée de la salle. Entre rythmes tropicaux, voix noyée dans la reverb et puissantes infra-basses, le trio réussit l’exploit de faire se déhancher la foule dès 16 h 30.

Jaune

En fin d’après-midi, vendredi toujours, l’Étage du Liberté résonne d’une pop française aux synthés bien travaillés et aux refrains à la limite du cheesy. Celle de Jaune, qui évoque parfois Frànçois and the Atlas Mountains… Et c’est à juste titre, puisque le chanteur est le batteur du groupe, et que son leader François Marry est là, sur scène, à la guitare. L’aisance avec laquelle le groupe habite ses chansons sur scène et la communion dont font preuve ses membres donnent lieu à un joli moment.

Minyo Cruisaders

Un improbable concert de clôture au parc des expositions : à 5 h 30, le collectif japonais Minyo Cruisaders a emporté les derniers valeureux avec son groove festif, brassant de la cumbia, aux musiques caribéennes à l’afro-funk. Le tout à un rythme endiablé porté par les complaintes du chanteur, dans le style traditionnel japonais Min’yo.

Yin Yin

En milieu de soirée samedi soir, ce sont des cousins de Altin Gün qui ont pris d’assaut le Hall 3 : comme eux, venus des Pays-Bas, ils tentent une fusion entre le rock psyché des années 70 et un rock non occidental. Dans leur cas, celui d’Asie du Sud-Est, pour accoucher d’un genre assez unique, qu’ils nomment eux-même le “thaïchedelic”. Un voyage hallucinatoire purement instrumental, entre rock, disco et électro.

Acid Arab

©Nicolas Joubard

Annoncé comme le grand moment de ces Trans Musicales, le collectif parisien n’a pas déçu. Si l’on pouvait craindre, à la vue de ces trois silhouettes derrières des machines, une appellation “live”, un peu abusive, les craintes ont vite été dissipées avec l’apparition de plusieurs guests : le prince algérien du raï moderne Sofiane Saidi, le grand chanteur turc Cem Yıldız ainsi que Les Filles de Illighadad, venues du Sahel nigérien. Le tout en dialogue permanent avec l’électro ultra-dansante du trio, pour le plus grand plaisir d’un Hall 9 plein à craquer.