Léonore Boulanger & Jean-Daniel Botta - "Das Leben"
“Das Leben” clip screenshot

Exclu : Léonore Boulanger & Jean-Daniel Botta nous enchantent en langue allemande sur “Das Leben”

En exclu pour Magic, Léonore Boulanger et Jean-Daniel Botta dévoilent "Das Leben" et son clip éveillé. Leur album "Un lièvre était un très cher baiser" paraîtra le 4 novembre prochain.

‘Das Leben der Hühner ist rot. Das Beben der nächstenliebe ist rot. Das leben ist schön. Beben der Herzen im Leibe der Hunde’ («La vie des poulets est rouge. Le frémissement de l’amour du prochain est rouge. La vie est belle. Frémissement des cœurs dans le corps des chiens»). Ce haïku germanophone d’Ernst Herbeck (1920-1991), écrit pendant la longue hospitalisation du poète autrichien en institution psychiatrique, est ici mis en chanson, parmi d’autres fragments de sa poésie naïve, ludique et bienveillante, par Léonore Boulanger et son compagnon d’écriture, de jeux et de liberté Jean-Daniel Botta. Au sein du label-refuge Le Saule, le duo sème depuis 2009, ensemble ou séparément, ses petits cailloux d’expérimentations enchantées sur le chemin toujours un peu plus obscur de la chanson française, l’éclairant de son esprit buissonnier et virtuose. Ici, c’est l’étrangeté sonore de la langue allemande qu’ils parviennent à rendre familière, étrangement familière donc, défiant l’oreille et les frontières. Le même mouvement de déterritorialisation anime les arrangements concoctés avec le percussionniste Laurent Sériès sur leur album à paraître le 4 novembre, Un lièvre était un très cher baiser, entre krautrock de cour de récréation, R’n’B médiévaliste (on entend même de l’Auto-Tune sur Das Schweigen) ou madrigaux électroniques, se jouant des gimmicks pop autant que des polyrythmies impossibles, sur un instrumentarium qui semble infini. Laissez-vous balader entre forêt noire et jardin derrière la maison avec ce clip fait de miroirs et de toutes les sortes de projections, d’instruments-jouets et de caquètements, de regards hors-caméra ou de dos tournés au spectateur, et attendez la fin pour les sous-titres. Ces deux-là ne font rien comme tout le monde, et c’est ainsi qu’ils nous réenchantent.