Built to Spill, l’atome de l’indie

Built to Spill a offert un formidable set de pure indie au TINALS (This is not a Love Song Festival), en réinterprétant Keep it like a secret, vingt ans après.

Programmé à 23h45 les pionniers de l’indie rock  Built to Spill ont grisé les tempes grisonnantes et les plus jeunes en jouant l’album de référence Keep it like a secret et en montrant que la recette du son des années 1990 se trouvait dans leur discographie.  Le groupe de Doug Martsh avait scellé la parenthèse grunge à travers ce disque en 1999.

Le public a été plus compact à partir du deuxième et troisième titre, le temps que les festivaliers du TINALS quittent Kurt vile qui jouait sur la scène flamingo en extérieur.  Built to spill les a sorti de leur torpeur avec un set ravageur. Quand il joue, Doug Martsh, le guitare hero malgré lui, gère son rack d’effet, pedale wah wah, dévale le manche de sa stratocaster, bidouille sur sa console placée à ses côtés!

Les titres sont comme des poupées gigognes : de nouveaux plans se cachent derrière des solos qui se cachant derrière des riffs, eux-mêmes cachés dans changement de tempo, pour finir au cœur de l’atome indie rock. La hargne côtoie la douceur des mélodies et la voix haut perchée du front man équilibre sa guitare diabolique.

Deux titres du set ne figurent pas sur Keep it like a secret, ce qui n’aura pas échappé aux fans de la première heure. Regret : que Built To Spill n’ait pas joué Cortez the killer, leur mythique reprise de Neil Young.  Le concert de ce groupe majeur a produit sur le public un effet binge listening. On en sort à la fois euphorique et groggy.

Texte : François Llorens, à Nîmes
Photo : Titouan Massé