Présences et influences de Stereolab à la Route du Rock

Grand et rare moment ou concert très pro d’un groupe dont on ne saisit pas trop le retour ? Difficile de trancher le sort de la prestation de Stereolab à la Route du Rock 2019.

Statiques, intellos et pas exactement experts en communication avec le public (“ce n’est pas vraiment du rock mais c’est de la musique“, s’excuse presque Lætitia Sadier après le final pourtant très velvetien d’Anamorphose), Stereolab n’est pas à proprement parler taillé pour les festivals et même le recul de quelques heures rend difficile tout analyse de la prestation du groupe à Rock en Seine.
C’est pourtant un groupe culte à l’influence définitive sur tout un pan de la pop indépendante d’aujourd’hui qui se produit sur la Scène des Remparts, comme le confirmera le lendemain après-midi l’excellent concert du SuperHomard sur la plage de Bon-Secours. Mais pas seulement.
Malgré dix années d’inactivité discographique, la formation franco-britannique distille son irrésistible mélange de pop solaire passée à la moulinette expérimentale du krautrock, servi il est vrai par un chant souvent à la limite de la justesse. Ce groupe est le produit de la rencontre entre la vision musicale du guitariste Tim Gane et la présence vocale, avec ses propres textes, de Sadier, mais la distance visuelle entre eux, sur scène, raconte qu’il manque quelque chose à cette réformation. Elle intervient sur le fond de réédition de son œuvre majeure, sans le moindre signal envoyé vers la création d’une musique originale.
Stereolab, des “vieux” qui ont su rester jeunes, est-on tenté de se dire alors que la foule commence à s’amasser à l’autre bout du site pour le concert hyper-maîtrisé (aseptisé ?) de trentenaires qui en parfois paraissent (musicalement) le double : Tame Impala.
Matthieu Chauveau et Cédric Rouquette (à Saint-Malo)