Helena Deland, 2020
Helena Deland, 2020

Réconforts : le Top 2020 d’Alexandra Dumont

Jusqu'à la fin du mois, nos rédacteurs résument leur année pop dans un Top 10 de leurs albums préférés. Aujourd'hui, Alexandra Dumont, et sa recherche de réconfort, d'inédit et de découvertes.

  1. HELENA DELAND, Someone New (Luminelle Recording)
  2. PERFUME GENIUS, Set My Heart On Fire Immediately (Matador Records)
  3. DERADOORIAN, Find The Sun (Anti- Records)
  4. FIONA APPLE, Fetch The Bold Cutters (Sony/Epic)
  5. THIS IS THE KIT, Off Off On (Rough Trade Records)
  6. L.A. SALAMI, The Cause of Doubt & a Reason to Have Faith (Sunday Best Recordings)
  7. MOSES SUMNEY, græ (Jagjaguwar)
  8. JEHNNY BETH, To Love Is To Live (Caroline Records)
  9. CALEB LANDRY JONES, The Mother Stone (Sacred Bones Records)
  10. BAXTER DURY, The Night Chancers (PIAS)

Bonus : FAUX REAL, Faux Real EP (autoprod)

2020. Jamais la musique ne s’est autant imposée comme remède. Échappatoire. À un quotidien asphyxiant, contraignant, limitant. La musique est réconfortante, plus encore quand ça va mal. L’album de This Is The Kit, paru tard dans l’année, s’est imposé (malgré elle) comme témoin de notre intranquillité. Elle formalisait tout haut ces vilaines pensées, nous les chassions avec elle.

Le contexte qui nous occupe a voulu que la surprise, l’inédit, soient davantage encore recherchés. Les disques d’Helena Deland et Deradoorian ont su répondre à cette attente, avec leur regard aussi intimiste que politique sur l’acceptation et le relèvement post-traumas. Deradoorian, ex-Dirty Projectors, après l’expérience d’une retraite spirituelle, occulte, pour reprendre contact avec qui elle est vraiment. Helena Deland, dans une réflexion sur la dépendance à l’autre, l’aliénation qui en découle, et ce qu’on est prête (le féminin au cœur de sa réflexion) à compromettre pour être aimée.

Surprise aussi dans la créativité débordante des artistes queer – Perfume Genius, en tête, repoussant les limites de sa masculinité, incarnant une certaine idée de la bravade mâle, forte et fragile à la fois, mais aussi du côté des grands écarts stylistiques de Jehnny Beth, qui ose un premier album brûlant d’intensité, où le vice et la perversité s’invitent dans la quête du plaisir, sexuel.

2020. C’est aussi la découverte des artistes racontés par d’autres. Moses Sumney, brillant. Caleb Landry Jones, « rétromaniaque ». L.A. SALAMI, essentiel. Et Fiona Apple, follement originale.

2020. Enfin. C’est une rencontre (et elles furent rares, dans ce contexte de pandémie mondiale). Un de ces rares moments d’introspection partagé cette fois avec Baxter Dury, explorant sans ambages son attirance pour les mecs bizarres, sa masculinité (toxique), à l’ère post-Me Too, et son appétit à maltraiter son image. 

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