Pulp a déjà joué à la route du Rock. En 2001. “Qui était la ?” demande Jarvis Cocker à la foule. Quelques bras se lèvent timidement. “De toute façon, beaucoup d’entre vous n’étaient pas nés”.
Il faut pourtant lui donner tort, à en juger par les très nombreuses têtes grisonnantes venues en rangs compacts pour cette première date en France depuis treize ans, à la Route du Rock à Saint-Malo. Cependant moi, j’avais dix ans en 2001, année de la sortie du dernier album des anglais, et jusqu’à assez récemment était passé entre les gouttes de Pulp – c’est donc avec ce regard néophyte que j’ai assisté à ce 573e concert du groupe de Sheffield, comme l’indiquent les écrans du Fort Saint-Père en introduction.
Les deux premiers morceaux sont des tubes 90’s, Sorted for E’s and Wizz et Disco 2000, et annoncent immédiatement la couleur : cette soirée sera une célébration, une bouffée de nostalgie pour amoureux des années 1990 ; et pour les plus jeunes, une touchante soirée où l’on verra beaucoup de sourires et de lâcher prise chez toute la partie du public qui a l’âge d’être mes parents.
Jarvis Cocker, omniprésent, s’obstinera à dialoguer dans un français massacré avec le public – difficile à comprendre parfois, mais indéniablement charmant. Disséminés ça et là dans la playlist, les chansons du dernier album, More, s’intègrent parfaitement bien au set – à l’image de ce Sunset, en acoustique, pour clore le concert.
On retiendra, surtout, l’image de cette foule extatique, hurlant en souriant les paroles de l’inévitable Common People. Et on se dit, encore une fois, que nulle part ailleurs qu’au Fort Saint-Père, Pulp n’aurait été aussi bien accueilli.