BOB DYLAN1
The Bootleg Series, Vol. 18: Through the Open Window 1956-1963
(COLUMBIA RECORDS / LEGACY RECORDINGS) – 31/10/2025

BRUCE SPRINGSTEEN2
Nebraska ‘82: Expanded Edition
(COLUMBIA RECORDS / LEGACY RECORDINGS) – 24/10/2025

Du grand écran au trou de la serrure, les univers étendus de Bob Dylan et Bruce Springsteen auront partagé cette année la même double entrée. Histoire de revitaliser un peu leur catalogue et de relifter leur jeunesse sous les traits d’acteurs élus (pour leur talent, leur masculinité douce et une hype qui ne cesse de gonfler), l’un comme l’autre ont eu droit à leur biopic – Un parfait inconnu de James Mangold et Springsteen: Deliver Me from Nowhere de Scott Cooper. En leur collant respectivement les trombines de Timothée Chalamet et Jeremy Allen White, Hollywood a offert à ces vieux messieurs de nouvelles versions d’eux-mêmes, réinvesties par les générations Z et Y, et parfaitement crédibles dans toute leur fabrication. De fabrication il est forcément question avec Dylan et Springsteen. Le premier a joué avec, autant qu’elle s’est faite sur son dos. Le second, sans avoir l’air d’y toucher, a aimé se confondre avec les perdants qui peuplent ses chansons. Dylan, encore très récemment, fait-il autre chose que filouter lorsqu’il adresse ses compliments à un Chalamet “believable as me. Or a younger me. Or some other me” ? Qu’il s’attache au grand tremblement sans faire de psychologie, à la manière de Mangold (très réussi), ou qu’il filme l’artiste à hauteur d’homme, comme Cooper (moins réussi), le réalisateur d’un biopic entache toujours de fiction un récit qui ne saurait être authentique de toute façon. Peut-être vaut-il mieux se le figurer à la manœuvre d’un spot publicitaire XXL. Sans prétention documentaire, mais avec le devoir d’électriser.
Cas pratique : lorsqu’il s’assoit dans le fauteuil du Jimmy Kimmel Live! en octobre dernier, Bruce Springsteen est en double mission promo. Il est venu vendre le film, et refourguer dans le même temps un tout nouveau coffret gavé d’inédits. Et pour cause ; les deux objets partagent une sortie simultanée et proposent chacun, du même sujet, une expérience augmentée. De l’hiver 81-82, Deliver Me from Nowhere entend donner un peu plus à voir qu’une poignée de photos décolorées où les boiseries, un vieux couvre-lit, une Gibson SJ-200 et un jeune homme en bras de chemise meublaient jusqu’ici l’imaginaire de l’album qui en a jailli : Nebraska. C’était l’hiver de la grande récession springsteenienne où, dans l’isolement de sa maison de Colts Neck, New Jersey, des chansons lui vinrent telles qu’elles nous sont ensuite parvenues : acoustiques et émaciées, hantées par l’écho du vide, qui craquent comme le plancher, chevillées avec des mots durs et coupants comme s’il avait voulu se blesser. Et si le film échoue à en rendre la profondeur, la réédition du disque fait le job pour deux en nous en livrant les plans, le surplus et les ratés. Les plans ? Ces démos guitare-voix des morceaux qu’il allait épaissir deux ans plus tard pour le blockbuster Born in the U.S.A., parmi lesquelles un Working on the Highway tellement plus sec et vaurien que l’on veut bien croire aux ennuis qui vont tomber sur son narrateur. Le surplus ? Une jolie version live de l’album interprétée en 2025 par un homme qui a quarante ans de plus au compteur, mais surtout ces outtakes qui ont bien failli finir nulle part quand bien même elles étaient sur les meilleurs rails possible (Losin’ Kind et ses notes de guitare au sud de la frontière, un Child Bride qui passe aux aveux avec un sens de la formule inimitable : “Well, they said she was too young / She was no younger that I’ve been”.) Les ratés ? Cet Electric Nebraska longtemps fantasmé, enregistré à l’époque avec le E Street Band avant que les démos solo ne lui dament le pion sur ordre du patron. Verdict : ils tenaient un truc, mais rien qu’on ne leur connaissait pas déjà. Bien vu, Bruce.
S’il vous reste de la place, Bob Dylan a encore du rab de ses années 1956-1963. Beaucoup de rab. Les premières fois, avec ce genre de coffret monstre (8 CD pour 9 heures de musique !), on n’est jamais bien dégourdi. On ne sait plus où donner de l’oreille ; on peine à faire le tri entre ce qui prendra à coup sûr une valeur sentimentale et ce qui a davantage valeur de document ; notre bon souvenir d’un disque se retrouve écrasé par les révélations du suivant. Et comment vous dire qu’ici, entre les enregistrements cracras de ses premiers gazouillis d’adolescent porté sur le rock’n’roll (CD 1) et le gamin de 22 ans magnétique, ombrageux, goofy, prodigieux, indélébile, inarrêtable, libre, imposteur, épineux, qui monte sur les planches du Carnegie Hall le 26 octobre 1963 (CD 7 et 8, concert pour la première fois disponible dans son intégralité), il y a matière à se perdre éternellement. À avoir la larme facile pour ce que Dylan comprend déjà des érosions de la vie, comme s’il était à la fois de la dernière pluie et du premier déluge. À se laisser embobiner avec délice lorsque, d’une voix qui peine à sortir, il raconte dans l’émission de radio Folksinger’s Choice qu’il a fait partie d’un cirque itinérant pendant six ans. À s’amuser, aussi, qu’il était un temps où il gloussait sur scène, disait deux mots de ses chansons, s’épanchait même un peu (“This is a song I wrote one time to make me feel better… at other times” en préambule du merveilleux Don’t Think Twice, It’s All Right du Carnegie Hall). À souhaiter, au fond, et pour reprendre l’expression prêtée à Johnny Cash dans Un parfait inconnu, que Monsieur Dylan n’en finisse jamais de jeter des pavés dans la mare (“track mud on somebody’s carpet” en VO). Dans cette foule d’allers-retours entre New York et le Minnesota, prises alternatives et chutes de studio, performances au festival de Newport, dans les clubs de Greenwich Village, les manifestations publiques, à la télé, la radio ou au domicile des copains, une chose est sûre : les premiers pavés dans la mare du jeune Dylan trouvent un sacré écho.
1 SORTIE COFFRET 8 CD, DOUBLE CD, QUADRUPLE VINYLE ET NUMÉRIQUE
2 SORTIE COFFRET 4 CD + BLU-RAY, QUADRUPLE VINYLE + BLU-RAY ET NUMÉRIQUE
Jérémy Pellet ••••• •
TUXEDOMOON
Desire 45th Anniversary Edition
(CRAMMED DISCS / [PIAS]) – 21/11/2025

Quand j’étais ado, il y a fort longtemps, les disques étaient d’abord des objets, parfois difficiles à trouver. On entendait parler d’un artiste par un copain, une amie, et il fallait parfois des mois, voire des années, pour dénicher l’album ou récupérer une copie sur une K7 enregistrée. Les Californiens de Tuxedomoon, comme The Residents, ou les Britanniques de Bollock Brothers, faisaient partie de ces groupes dits culte dont on ne savait pas grand-chose. Je pense donc que la première fois que j’ai entendu Desire, le morceau qui donne son titre à cet album (réédité aujourd’hui, lesté de trois inédits, deux morceaux rares, et quelques versions live), je devais être étudiant à Rennes. Je me souviens avoir été scotché par l’étrangeté de cette musique, sorte de proto ou post-rock électronique, entre post-punk et réminiscences new wave, ce motif de saxophone free jazz venant hanter la mélodie principale. Un saxo joué par Steven Brown que l’on retrouvait sur le tout autant barré In the Name of Talent, ses percussions, ses sons étranges, flottants, nébuleux générés par Peter Dachert, Blaine L. Reininger et Winston Tong, son synthé explorateur à la Giorgio Moroder. Des décennies plus tard, ces compositions dites expérimentales qui leur ont valu d’être qualifiés par un critique pas si mal inspiré de «chaînon manquant entre Joy Division et Radiohead» ont conservé leurs pouvoirs d’attraction et de séduction. Viennent s’y greffer Beauty Killer, Ice Benign, et Sordide Elemental, trois compositions jamais publiées. À défaut de faire un carton sur TikTok (quoique !), elles devraient intéresser/intriguer les Tuxedomaniaques ainsi que les fans de groupes labélisés 4AD comme The Wolfgang Press à leurs débuts.
Frédérick Rapilly ••••°°
SORTIE CD, DOUBLE VINYLE ET NUMÉRIQUE
THE BEATLES
Anthology 4 / Anthology Collection
(APPLE CORPS / UNIVERSAL MUSIC) – 21/11/2025

«Rééditer». Verbe du premier groupe. Définition : «Publier à nouveau une œuvre qui existe déjà, parfois avec des ajouts ou des modifications comme une introduction ou des notes». Applicable à la littérature depuis des siècles, cette définition du Larousse résonne désormais avec les us de l’industrie du disque, même si elle a quelque chose d’un peu étroit. Récemment, une attachée de presse a instillé le doute, tandis que nous lui présentions avec enthousiasme la parution prochaine de notre «Spécial rééditions», dans lequel nous pourrions faire écho du coffret rétrospectif qu’elle défendait. «Ces morceaux n’étaient pas sortis sous cette forme la première fois, alors pour nous ce n’est pas une réédition, c’est comme une nouveauté». Emoji doigt sur le menton et regard perché en hauteur. Nous voilà lost in reedition. À partir de quel niveau d’«innovation» dans la packaging, le mastering, le storytelling et le trading est-on dans la réédition ? Les Beatles et leurs héritiers ne nous aident pas à répondre avec l’événement qu’ils nous proposent aujourd’hui : une extension (Anthology 4) et une réédition de la série Anthology parue en trois volumes entre 1995 et 1997… lesquels étaient eux-mêmes, en partie à la lettre, et globalement dans l’esprit, une réédition des travaux des Beatles. En plus d’être une série documentaire, Anthology était une série de doubles CD contenant 78 morceaux rares (3 x 26) : des introuvables (notamment les morceaux de leur premier 45 tours, un exemplaire unique en acétate de 1958, que Paul McCartney dut racheter à un pote de l’époque en 1981), des lives, des chutes de studio, des morceaux non retenus et deux inédits construits autour de démos laissées par John Lennon (les toujours discutables Free As a Bird et Real Love). Bref, une extension de leurs 13 albums studio plutôt qu’une anthologie au sens propre. Avec Anthology 4 et le coffret monstre Anthology Collection, nous sommes dans l’ère des rééditions de rééditions. Notre petit doigt nous dit que ce n’est pas fini : le Pet Sounds Sessions des Beach Boys n’a jamais été réédité depuis 1998 et sa rareté va devenir une anomalie (et une opportunité). Moult raisons liées à une insuffisante résistance générale au consumérisme expliquent en grande partie cette apparente fatalité. L’intelligence artificielle s’ajoute au tableau. Elle a créé des outils à peine croyables pour leur capacité à isoler des sons naguère confondus dans des pistes analogiques surchargées, les faire sonner comme si ils avaient été enregistrés dans d’autres conditions, sans parler du mix et du mastering, capables de sertir d’une profondeur exceptionnelle les géniaux bricolages d’antan. En rééditant de façon augmentée le Bleu et le Rouge en 2023 – qui étaient de vraies anthologies, elles, si vous me suivez… – les Beatles avaient déjà montré la voie. Comme souvent quand pareil événement discographique surgit, il faut sortir la loupe pour détecter le vrai matériau inédit. Anthology 4 a un côté tiré par les cheveux. Sur ses 36 titres, 12 seulement n’avaient jamais été publiés. 17 sont issus des coffrets distillés depuis 2017 et la réédition de Sergent Pepper, deux étaient parus en single, deux sur le bootleg numérique de 2013 The Beatles Bootleg Recordings 1963, et deux sont Free As a Bird et Real Love remasterisés. Mais il doit y avoir dans nos gènes quelques restes de l’époque des chasseurs-cueilleurs, quand des prises de risques irrationnelles étaient justifiées par la rareté des denrées de base. Quand on lit quelques promesses comme All You Need Is Love («Répétition pour la diffusion de la BBC»), The Fool on the Hill (Prise 5 – instrumental) ou I Am the Walrus (Prise 19 – «overdub de cordes, cuivres, clarinette»), on se dit que finalement, ce compte-épargne, l’honorer, cela revient à l’alléger de ce léger embonpoint qui altère son charme naturel.
Cédric Rouquette
ANTHOLOGY 4 : SORTIE DOUBLE CD, TRIPLE VINYLE ET NUMÉRIQUE
ANTHOLOGY COLLECTION : SORTIE 8 CD ET 12 VINYLES
OASIS
(What’s the Story) Morning Glory? (30th Anniversary Deluxe Edition)
(BIG BROTHER RECORDINGS) – 03/10/2025

La chronique musicale est un espace qui se prête assez peu à la psychologie de comptoir. Mais enfin, il est difficile de ne pas écouter (What’s the Story) Morning Glory? (30th Anniversary Deluxe Edition) sans penser que les frères Gallagher sont plus attentifs à ce qui se dit d’eux que veut bien le laisser percer leur statutaire arrogance. L’attitude «Rien à branler, on est les meilleurs», fort bien, toujours est-il que le format austère de ce double CD et triple LP, presque choquant (surtout par rapport au prix pratiqué) répond avec classe et mesure à deux arguments que leurs contempteurs mettent dans le débat public depuis trente ans : «Oasis ? Surcôté. Trop gras, trop d’attitude» (on résume). La réédition anniversaire est composée de seulement 17 titres, les 12 du disque original remastérisés et 5 versions présentées abusivement comme unplugged – mais on comprend l’idée. On y entend les 12 morceaux de leur deuxième album, celui du triomphe, avec une clarté presque «blurienne» et cinq mix qui n’ont rien à voir avec des démos ou un quelconque showcase épuré : ce sont des versions alternatives, réalisées avec les bandes d’origine, avec une ligne éditoriale «programme minceur» totalement assumée. Deux disques, deux vainqueurs : le songwriting en état de grâce de Noel Gallagher et le timbre rock, expressif, unique de Liam.
Cédric Rouquette
PULP
Different Class, 30th Anniversary
(UNIVERSAL MUSIC) – 20/09/2025

On a le droit de considérer que l’actu de Pulp a été triple cette année. La sortie de More en juin dernier. La Route du Rock en août. Puis, pas moins importante, la réédition à la rentrée de Different Class, sommet de la britpop des mid-nineties. Cette édition anniversaire propose l’album original remasterisé par Geoff Pesche ainsi que la légendaire performance live du Glastonbury Festival 1995, donnée quatre mois avant la sortie de l’album et publiée pour la première fois en intégralité (seule Common People avait été extraite sur la réédition CD de 2006). Le coffret 4 LP et 2 CD inclut un livret de 28 pages avec photos inédites de Rankin and Donald Milne, notes d’archives et le design original de la pochette à ouverture personnalisable.
JONI MITCHELL
Joni’s Jazz
(RHINO) – 05/09/2025

Coffret-monstre de 61 morceaux captés entre 1968 et 2022 (4 CD ou 8 LP), Joni Jazz propose une vue surplombante sur l’aventure de Joni Mitchell avec le jazz, par l’une des figures de la pop les plus acceptées et pertinentes avec la musique bleue. Le coffret inclut deux démos inédites, Be Cool et Moon at the Window, enregistrées en 1980 pour l’album de 1982, Wild Things Run Fast. On trouve également des versions live de Hejira et Goodbye Pork Hat issues d’un concert de 1979 au Santa Barbara County Bowl. «Les gens me demandent quel est mon album préféré parmi mes albums préférés, écrivait récemment la Canadienne. Ce sera Joni’s Jazz.» La compilation est dédiée à Wayne Shorter, après son décès en 2023.
PASCAL COMELADE
Improperis – Compositions et enregistrements magnétiques (1984-2024)
(BECAUSE MUSIC) – 26/09/2025

Tiré à 500 exemplaires numérotés, ce coffret de six vinyles et 79 morceaux est l’anthologie la plus complète à ce jour consacrée au musicien catalan Pascal Comelade. Improperis désigne des chants de reproches ou de lamentations chantés pendant la Semaine sainte dans la tradition catalane, notamment à Barcelone. Quarante ans de production s’y trouvent organisés en six disques construits comme un album à part entière, conçu pour être écouté comme tel même si «ce puzzle sonore (se veut) dénué de logique» et constitue une «dérive perpétuelle à la recherche d’un langage personnel». Le visuel du coffret est un original de Miquel Barceló. Chaque coffret contient un multiple signé par Pascal Comelade.
JOHN & YOKO
Power to the People
(APPLE CORPS / UNIVERSAL MUSIC) – 11/10/2025

92 tracks inédits sur 123 : le coffret de 9 CD + 3 Blu-ray Power to the People fournit plus de matériau que raisonnable aux inconditionnels du fondateur des Beatles. La réédition de Some Time in New York City (1972) avait été annoncée pour 2022. Elle a été retardée de trois ans, ici, et couplée à celle des concerts donnés au Madison Square Garden de New York, dans la foulée. Paru au lendemain du 85e anniversaire de la naissance de Lennon, Power to the People omet délibérément le single Woman Is the Nigger of the World, titre d’un autre temps, dont la dernière édition remonte à 2010, dans la Signature Box et sur la réédition de l’album Some Time in New York City. La compilation Gimme Some Truth de 2020 l’avait déjà écarté. Un double vinyle et un CD simple accompagnent cette sortie pour les petits estomacs.
ENNIO MORRICONE / LUCIANO BERIO / BRUNO MADERNA / LUIGI NONO
FOUR PIONEERING MODERNIST ITALIAN COMPOSERS
(EL RECORDS) – 08/11/2025

Ennio Morricone prétendait que le véritable tournant de sa formation avait eu lieu en 1958, quand il avait suivi des cours d’été sur la «Nouvelle Musique» à Darmstadt, en Allemagne, où il s’est plongé dans les œuvres des grands noms de la musique contemporaine : Stockhausen, Varèse, Berio, Ligeti, Cage, Messiaen, Boulez, Maderna, Nono. Les limites artistiques et conceptuelles de la musique y furent amplement interrogées, et le Maestro ne s’est jamais privé de se laisser influencer par ces vertiges dans ses B.O. Ce coffret d’El Records retrace des travaux qui le rapprochent de ses contemporains italiens Luciano Berio, Bruno Maderna et Luigi Nono, qu’il respectait beaucoup. Berio et Maderna ont fondé le premier studio de musique électronique d’Italie à Milan en 1954.
THE MOUNTAIN GOATS
The Sunset Tree 20th Anniversary
(4AD) – 17/10/2025

Techniquement, cette réédition n’est «qu’un» remaster et un repackaging. Mais c’est celle d’un disque fondamental : le neuvième album de The Mountain Goats, le troisième pour 4AD, paru le 26 avril 2005. Porté par son leader John Darnielle, The Sunset Tree puise au plus profond des traumatismes adolescents du songwriter, abusé par son beau-père Mike Noonan, à lire les notes de pochette assez explicites à ce sujet. Le disque est paru l’année suivant sa disparition. Parolier exceptionnel, musicien inspiré, chanteur habité, Darnielle fit flirter The Mountain Goats avec la reconnaissance mainstream par la grâce de ce grand album.