Les chansons de The Apartments font, depuis plusieurs décennies, l’objet d’un culte tout aussi discret que durable. Notamment dans les colonnes de Magic, qui avait célébré comme il se devait le retour du groupe et de son seul membre permanent Peter Milton Walsh au milieu des années 2010 avec le miraculeux "No Song, No Spell, No Madrigal". Un disque qui mettait fin à un long silence provoqué par la mort de Riley, l’un des fils de Peter Milton Walsh, décédé en 1999. Depuis, l’Australien vient nous donner plus régulièrement des nouvelles sous la forme de chanson où son timbre si particulier habille des compositions à la noirceur lumineuse, à la mélancolie élégante, à la beauté évidente. "That’s What The Music Is For" n’échappe pas à la règle. Nous en avons parlé alors que Peter Milton Walsh était de passage à Paris, mi-septembre.
That’s What The Music Is For est le huitième album de The Apartements, le
troisième à sortir depuis 2015… Un album tous les cinq ans, c’est désormais
votre rythme de travail. Est-ce que ça veut dire que toutes les chansons de cet
album ont été écrites ces cinq dernières années ?
Oui. La première a été It’s a Casino Life, c’est elle qui ouvre le disque et c’est elle
qui m’a envoyé dans une certaine direction. Les autres sont venues ensuite. Mais il
faut qu’elles constituent entre elles un monde à part entière, qu’elles aillent bien
ensemble. C’est peut-être un peu dépassé comme idée mais c’est comme ça que je
vois les choses. Et l’album doit débuter par une signature. Que vous sachiez dans
quel monde vous entrez. Un peu comme la scène d’ouverture d’un film de Bergman.
Il y a un fil directeur entre toutes les chansons de l’album ?
Non je les vois plus comme une mosaïque. Un peu comme peuvent l’être nos vies.
Un moment, vous pensez au présent. L’instant d’après, vous êtes dans le présent et
ensuite vous pensez au passé. Nos esprits évoluent dans cette mosaïque.
Qu’est-ce que ça veut dire, It’s a Casino Life ? Vous voyez la vie comme un
casino ?
C’est une expression que j’utilise souvent. C’est la nature de ce que nous faisons :
musique, peinture, poésie, romans… On ne sait jamais si ce que nous créons va
entrer en connexion avec quelqu’un autre. Il y a certainement une part de hasard,
comme au casino.
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