The Cure en 1992 avec Perry Bamonte
The Cure en 1992 avec Perry Bamonte | © © Paul Cox / Fiction Records 1992

« Friday, I’m in mourning »: The Cure annonce le décès de son serviteur éternel Perry Bamonte

Assistant de Robert Smith et roadie à partir de 1984, Perry Bamonte était devenu musicien pour The Cure en 1990, jusqu'en 2005, avant un retour en 2022.

Noël tragique dans le monde de la pop et du rock. Perry Bamonte, membre indissociable de l’histoire de The Cure, s’est éteint le 25 décembre à l’âge de 65 ans, des suites d’une «courte maladie», a indiqué un communiqué du groupe paru vendredi en fin de journée.

Celui que Robert Smith et ses musiciens surnommaient affectueusement Teddy y est décrit comme un être «calme, intense, intuitif et immensément créatif». Pour le leader du groupe, Perry Bamonte représentait le cœur chaleureux et vital de l’histoire de la formation depuis plus de quarante ans.

Reeves Gabrels et Roger O’Donnell ont partagé des messages de condoléances personnels, soulignant la loyauté sans faille d’un musicien qui avait su traverser les époques avec autant de discrétion que d’épaisseur artistique. Le multi-instrumentiste venait de clore un chapitre important de l’histoire de The Cure avec la sortie de l’album Songs of a Lost World en 2022 et une tournée mondiale fleuve où il semblait avoir retrouvé sa place naturelle aux côtés de Robert Smith.

La trajectoire de Perry Archangelo Bamonte avec The Cure commence dans l’ombre des coulisses en 1984, lorsqu’il intègre l’équipe technique en tant que guitar tech et assistant personnel de Smith. Durant six années cruciales, il observe l’ascension fulgurante du groupe, des tournées de The Head on the Door (1985) à l’apothéose de Disintegration (1989). En 1990, suite au premier départ de Roger O’Donnell, Robert Smith l’invite à devenir membre permanent.

Friday I’m in love

Perry Bamonte a fait ses débuts sur scène en tant que musicien le 21 juin 1990 au Knust, à Hambourg (Allemagne). Il s’agit d’un concert « secret » de rodage avant les grands festivals de l’été. Son premier grand concert public a lieu lors du festival Great British Music Weekend au Crystal Palace de Londres, le 14 juillet 1990. Mais c’est le MTV Unplugged enregistré le 24 janvier 1991 aux Limehouse Studios de Londres qui fige son rôle de multi-instrumentiste (claviers/guitare) pour l’audience internationale.

Sa polyvalence aux claviers, à la guitare et à la basse six-cordes devient alors un atout majeur pour la stabilité sonore du groupe lors de la décennie. Le point d’orgue de sa carrière créative se situe sans doute en 1992. Sur l’album Wish, deuxième plus grosse vente de l’histoire du groupe derrière Disintegration, Perry Bamonte est crédité comme co-compositeur de la totalité des titres. High ou Friday I’m in Love, morceau le plus streamé du groupe avec Boys Don’t Cry, portent sa signature.

Son jeu de guitare texturé et ses nappes de claviers atmosphériques seront un pilier des années quatre-vingt-dix de The Cure, assurant la transition entre le post-punk originel et une pop gothique plus orchestrale.

Mis à l’écart en 2005 mais revenu en grâce

Après une mise à l’écart brutale en 2005, Perry Bamonte s’est illustré au sein du projet Love Amongst Ruin aux côtés de Steve Hewitt, l’ancien batteur de Placebo, notamment sur l’album Lose Your Way en 2015.

Il revient officiellement avec The Cure en octobre 2022 pour la tournée Lost World Tour. Ce retour est vécu par les fans comme une réparation historique. Son implication sur le dernier disque studio, Songs of a Lost World, sorti en novembre 2024, a prouvé que son sens mélodique restait intact.

Les lignes de Bass VI qui ont fait le succès des titres Alone ou Endsong lui appartiennent. Son dernier acte public restera le concert exceptionnel donné au Troxy de Londres le 1er novembre 2024, désormais immortalisé dans le film concert The Show of a Lost World sorti ce mois-ci au cinéma. Selon la base de données de référence Cure Concerts Guide, le décompte des apparitions de Perry Bamonte avec The Cure s’établit précisément à 513 concerts.

Perry Bamonte laisse derrière lui l’image d’un artiste humble et dévoué, dont l’empreinte restera gravée dans les textures les plus profondes de la discographie de The Cure.

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