Mike O’Malley et Jasper Llewellyn, fondateurs de l’octuor londonien caroline, mènent leur interview comme leur musique : avec des allusions, l’instinct du moment présent et le sens du collectif.
Habitué à jouer en cercle ou à inviter des membres du public à se joindre à lui, l’octuor britannique caroline se conçoit notoirement comme une entité autonome et démocratique, où tout peut être sujet à débat. Et même lorsqu’il n’y a que deux membres (fondateurs) du groupe dans la pièce, ici Mike O’Malley (guitare, voix) et Jasper Llewellyn (batterie, voix, paroles), les questions du journaliste suscitent moins des réponses qu’une quasi-conversation entre les deux musiciens, décortiquant leur travail avec beaucoup de précautions, comme refusant chacun de répondre au nom de tous, au risque de ne jamais entrer dans le vif du sujet. En résulte un entretien parfois frustrant mais qui documente finalement, et de manière assez satisfaisante, le processus par lequel ce collectif fait advenir ses chansons : du silence vers le bruit extrême, d