©Jean Claude Azria

Six mois après Freedom’s Goblin, Ty Segall est de retour avec son vieil ami Tim Presley de White Fence sur Joy, leur deuxième disque en commun, six ans après Hair. Mais derrière cette productivité se cache un trentenaire qui envisage de prendre ses distances avec le rock.

Tu as dit que le rock te lassait quelque peu en ce moment. Quelle sera ta prochaine étape ?

Eh bien, je ne suis pas vraiment sûr, je ne pourrais pas te dire. J’aimerais, mais j’en suis incapable. J’ai quelques idées mais je ne peux pas vraiment affirmer avec certitude ce qui m’excitera le plus.

A quels genres de musiques penses-tu ? Tu as beaucoup d’idées en tête ?

Oui ! Mais certaines ne sont pas bonnes du tout, c’est encore un peu vague. Je suis un grand fan de pop et je ne me considère pas vraiment comme faisant parti d’un groupe de rock. Je suis assez éclectique, j’écoute des tas de choses : du jazz, de la musique africaine, le groupe Black Stone Cherry. Soft Machine aussi… Et plein de musiques atypiques ! J’apprécie réellement avoir des influences qui proviennent de divers univers musicaux.

Est-ce possible d’imaginer qu’un nouvel album de Ty Segall, qui sortirait dans quelques années, se fasse sans guitare ? Juste avec un clavier, peut-être ?

C’est tout à fait possible. Vraiment. (Rires, ndlr). C’est un domaine inconnu, un peu comme la frontière finale que je dois franchir.

©Jean-Claude Azria

 

Est-ce que Freedom Goblin’s est ta dernière performance en tant que chanteur de rock ?

Ça pourrait probablement l’être. J’aurais tendance à dire plus oui que non, car je n’ai pas vraiment envie de continuer dans le rock. Je veux essayer d’autres choses. Et ce sera probablement de la pop.

Dans un avenir proche, est-ce que tu aimerais produire d’autres groupes ?

Bien sûr, c’est quelque chose qui m’intéresse vraiment. A vrai dire, on m’a déjà fait des propositions…

Penses-tu que la vie de couple ait changé ta manière d’appréhender la tournée et ton rythme de travail ?

Qui sait. Denee et moi sommes ensemble depuis tellement de temps. J’imagine que si j’étais seul et que je n’avais pas de vie de famille, je voudrais probablement faire plus de concerts, tourner plus. Mais c’est ma vie depuis si longtemps désormais… Je ne peux pas vraiment imaginer ce que ce serait si je ne vivais pas avec elle.

Ta femme, Denee, a participé à l’album. Mais aime-t-elle tout ce que tu fais ?

Non, je pense qu’elle aime bien ma musique en général. Mais je pense qu’elle apprécie davantage que je fasse la musique que j’affectionne. Et pour être honnête, sans paraître cru ou étrange, je ne fais pas ma musique pour elle. Avant tout, je la fais pour moi. J’aime avoir son avis, je lui demande aussi si ça lui plaît, mais à la fin de la journée, c’est moi qui suis le plus heureux de nous deux à propos de ce que je fais (rires, ndlr).

Ty Segall & White Fence – Joy (Drag City)

Un autre long format ?