The Ballad of Darren
Blur
Parlophone Records / Warner Music

Chronique : The Ballad of Darren, drôle de cuvée

Que peut-on attendre d’un groupe aussi légendaire que Blur alors qu’il revient vers nous, huit ans après sa dernière apparition avec "The Magic Whip" ?

Des idées neuves, une classe permanente, des riffs enjoués, des harmonies euphoriques, des rythmiques entraînantes, une grande pop. Qu’on découvre chacune des pistes, sans ressentir le poids du passé. Bonne nouvelle : sur les dix titres de The Ballad of Darren, tous ces ingrédients sont présents. Ouf, les fondations sont là : la voix si unique de Damon Albarn, les guitares incisives de Graham Coxon, la puissante basse d’Alex James, la batterie redoutable de Dave Rowntree. Grand disque pour le retour de Blur ? Ça reste plus compliqué que cela.

Drôle de cuvée l’année 2023 pour les Anglais. Difficile de trouver un fil conducteur ici. Sans pour autant que la qualité générale en pâtisse. Sur le premier morceau, The Ballad, le calme règne, Albarn se fait crooner, Coxon fait claquer sa six-cordes derrière un piano qui tient le lead, des cordes omniprésentes s’invitent, auxquelles se mêlent des chœurs inspirés. Magnifique ballade, émotion intense : et si le quatuor rejoignait ses enfants des Arctic Monkeys dans son envie de faire des grands disques pop qui dérivent vers le subtil, l’audacieux, le beau avant le furieux ? Impression balayée dès la chanson suivante. St. Charles Square résonne comme un classique de Blur. Riffs assénés avec brio, rythmiques simples mais efficaces, larsens à tout-va, folie contagieuse.

Ça ressemble à un retour dans les années 1990, quand chaque note venue d’Angleterre était rangée dans le style britpop sans sommation. Où va-t-on maintenant ? Vers des guitares claires, une pop song très entraînante avec Barbaric. Ces trois directions sont, en fait, révélatrices d’un album qui refuse de se cloisonner, qui ébranle par sa sensibilité (The Everglades) autant qu’il étonne par sa propension à toujours viser juste (The Narcissist) et à s’autoriser l’expérience (Goodbye Albert). Avec The Ballad of Darren, Blur ne choisit rien. La cohérence là-dedans, ce sont ses membres, leur histoire. Dès la fin de The Heights, on relance The Ballad pour trouver tous les détails cachés, entendre les lignes mélodiques en arrière-plan, comprendre cet album à plusieurs entrées. Un bon signe.

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