Sylvan Esso – Sylvan Esso

Le premier album du duo américain Sylvan Esso s’ouvre sur un morceau sublime, qui dit beaucoup des intentions et du parcours d’Amelia Meath et Nick Sanborn. Field recordings, chant a capella dédoublé en harmonies folk, claquements de mains pour rythmique rudimentaire avant l’éclosion synthétique : Hey Mami finit par prendre les teintes sensuelles d’une pop neuve que les neuf titres suivants vont affirmer. La chanson parle “des garçons qui te sifflent et t’interpellent dans la rue, de la colère ou la crainte que cela peut générer mais aussi du fait d’aimer ça, parfois, et d’y reconnaître le pouvoir que les femmes ont”. Paroles sur le fil pour composition affutée. Le dosage est parfait entre les origines folk des deux musiciens (elle fut un tiers de Mountain Man, lui a notamment œuvré au sein de Megafaun) et leurs aspirations électroniques (Nick remixe ses contemporains sous l’alias Made Of Oak). Par la suite, les seules traces de folk subsistent dans la voix d’Amelia Meath, très expressive. La musique est passée du côté lumineux de la pop électronique, à la fois minimaliste et hyper inventive (Coffee et sa collection de percussions, Wolf en doux doo-wop avec arpèges de guitare sèche et zébrures synthétiques). Sylvan Esso a aussi cette immense et rare qualité de savoir être efficace sans jamais renoncer à l’élégance (Dreamy Bruises, tube en puissance). Inévitable addiction à prévoir à ce disque puissant, conclu comme il avait commencé, avec la minimaliste Come Down en atterrissage tremblant.


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