“Front Wave” de Summer, âmes sensibles s’abstenir

Les méconnus Summer ont sorti leur disque le plus impressionnant, dans tous les sens du terme, Front Wave. Ames prudes et trop pop s’abstenir.

En juillet, il n’y a rien à faire sinon se déchirer / En été, il n’y a rien à faire sinon se démonter“. Ou bien mettre Front Wave à fond, répéter les textes slogans et se frapper la tête sur les murs. Parce que Summer, c’est ça depuis huit disques (EP et LP confondus) : une thérapie extrême, un exorcisme brutal, une radicatilé clinique et un plaisir presque masochiste. Le chant-diction de Jean Thooris, maniérié au possible, pourrait être rebutant mais il est une marque de fabrique essentielle du groupe, indispensable à la prise de recul : au delà des guitares noisy et des boites à rythmes dures et martiales, de cette version contemporaine de Suicide, il y a les textes froids, ressassés inlassablement, précis et dérangeants, convoquant brillamment l’universel et le particulier (sexe et société, Wynona ou Dieu est mort). Huit titres en vingt minutes (plus serait écrasant), mais suffisamment de temps pour monter en puissance, prendre un peu de répit sur 78 Overdrive (voix féminine et lenteur des rythmes) avant d’atteindre le climax sur un LYDON final, sommet du genre. “Johnny Rotten est toujours vivant, mais qui le sait vraiment ?” Les vrais punks ne sont généralement pas ceux auxquels on pense spontanément…

Julien Courbe

SUMMER – Front Wave
(Autoproduction)

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