QUI ?
Bill Baird

OÙ ?
Austin (États-Unis)

QUOI ?
Si le nom de Bill Baird reste largement méconnu, l’Américain n’en est pas pour autant à son coup d’essai. Au début des années 2000, le garçon timide était discrètement aux commandes de Sound Team avant de signer chez Capitol Records puis de s’échapper de la major. “A l’époque, je pensais que le fait de signer chez Capitol était une bénédiction, mais en réalité, c’était une condamnation à mort”, nous confesse-t-il. “Après quelques bagarres sur scène et pas mal de stupidités, le groupe s’est finalement séparé.” Entre 2008 et 2010, Bill Baird publie quatre albums au style changeant sous le nom de Sunset. Notre affranchi publie désormais ses disques sous son propre nom en maîtrisant sa création de l’écriture à la production. Que ce soit sous un alias ou un autre, il est difficile de ne pas songer au jeune Beck en écoutant les chansons de ce brillant touche-à-tout. Sa pop est mutante et expérimentale, extrêmement riche et aventurière. Entre folk, musiques électroniques, ambiances tropicales et beats hip hop, on n’avait justement pas écouté d’hybridations musicales aussi réussies depuis Toro Y Moi.

DERNIÈRE SORTIE
En 2013 est sorti très confidentiellement Spring Break Of The Soul, un double album brillant que l’on pourrait expéditivement définir avec la formule suivante : Mutations (1998) que Beck aurait réussi. Baigné dans un onirisme où la féerie (Big Sur Reverie) côtoie les égouts (Sewage Sirens), Spring Break Of The Soul est un disque remarquablement ambitieux qui donne forcément envie de connaître toute la prolifique discographie de son compositeur.

TUBE ABSOLU
Pour son envoûtement sonore et la qualité mélodique, on recommande Lost At Sea. On songe à une version lysergique des Beach Boys. La richesse de ses arrangements et la finesse de ses enchevêtrements de cordes et de claviers témoignent en moins de quatre minutes du talent et de l’inventivité de Bill Baird.

FUTUR CONDITIONNEL
La sortie d’une cassette est d’ores et déjà arrivée grâce à l’excellent label Moon Glyph (Halasan Bazar, The New Lines, Death And Vanilla). Intitulé Diamond Eyepatch, ce nouvel album marque un retour au style pop et foutraque de Bright Blue Dream, paru en 2008 sous le nom de Sunset. “La face A est une sorte de pop shoegazing aux synthétiseurs timbrés qui comprend une suite de dix minutes sur le thème de la contemplation de l’abysse. La face B est entièrement instrumentale et plus méditative. La cassette se conclut sur mes propres arrangements de Sonneries De La Rose+Croix d’Erik Satie.”



Un autre long format ?