QUI ?
Charlotte Bonamour (guitare, voix)
Hélène Barbier (basse, voix)
Caitlin Pinder-Doede (batterie, voix)

OÙ ?
Montréal (Canada)

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QUOI ?
La grâce des premiers pas. Ce trio fondé en juillet dernier par deux frangines lilloises et une Canadienne se situe dans une tradition où l’on croise Young Marble Giants, The Feelies ou plus près de nous – et d’elles – Freelove Fenner. On pourrait parler de post-punk. Mais trente ans après, le terme est-il encore pertinent ? “Oui, c’est une belle expression pour parler d’un groupe débutant qui ne sait pas encore utiliser de pédales d’effets”, nous répond Hélène. Les trois n’avaient jamais joué en solitaire, ni en groupe. Enfant, Charlotte a appris les rudiments de la guitare, sans motivation. Hélène a joué un peu de batterie mais souhaitait tenter la basse – pour Caitlin, c’est l’inverse. Bref, nous sont donnés à entendre des balbutiements inspirés, des chantiers enchantés. “On ne peut pas trop en faire et on s’écoute beaucoup entre nous”, conclut Charlotte.

DERNIÈRE SORTIE
C’est dans le sous-sol de Peter Woodford (Freelove Fenner) que le trio a immortalisé cinq titres en deux jours. Éditée par Fixture Records, la cassette July First est un précipité d’ingéniosité et de fausse simplicité. Fragile, la guitare est soutenue par une basse solide et une batterie tenace. Tout est tenu à bout de bras, les notes résonnent et les trois voix, graves mais légères, se partagent un seul et même micro. Entre deux morceaux accrocheurs se glisse l’étrange instrumental Fish N Chips, baptisé ainsi car “en l’écoutant, on avait la sensation d’être dans un documentaire sur les fonds marins”. Plus loin, hommage est rendu à Natasja avec une reprise habile et pleine de retenue du tube grassouillet Calabria 2007. Et ça ne fait même pas tache dans le décor.

TUBE ABSOLU
Le maxi donne à entendre la musique ET l’espace : ce minimalisme prend en compte le vide et les intervalles de silence. Ice Cream Sandwiches ne déroge pas à la règle et s’impose comme le plat de résistance du trio, porté par une mélodie répétitive, un groove rêche et un chant à deux voix.

FUTUR CONDITIONNEL
Elles étaient parties au Canada pour “vivre le rêve américain en franglais”, selon Hélène. Sa sœur devant rentrer en France, on n’aurait pas donné cher de la peau de Moss Lime. Mais la formation possède de nouveaux morceaux et se donne rendez-vous dans l’Hexagone en mai 2015 pour répéter avant de partir en tournée. Vu sa capacité d’abattage, ce qui semblerait irréaliste chez n’importe quel autre groupe débutant tombe ici sous le sens.

Un autre long format ?