Avec "Pirouette", Model/Actriz livre un album à la sueur noire, aussi dansant qu’angoissé, aussi organique qu’étrangement mécanique. Une claque physique et sensorielle.
Il existe des albums qui ne vous transportent pas. Peu importe à quel point ces disques peuvent vous plaire, les écoutes dans le métro/votre chambre/votre bureau cantonnent votre esprit à rester dans le métro/votre chambre/votre bureau. Et puis, parfois, vos oreilles prennent un aller simple vers l'endroit le plus adapté à ce que le disque vous parle vraiment. Pour Pirouette – j’ai un gros faible pour les mots qui se terminent en «-ouette», j’ai toujours trouvé ça chouette –, album transpirant, suintant, exsudant et autres mots censés représenter la sudation, c’est assez simple : on est dans une rue brumeuse de New York, briques rouges et tout le toutim, le métro qui fait crisser ses bogies sur le pont rouillé juste au-dessus de nos têtes. Là, derrière, une porte dont on ignore comment elle tient