Grande fresque sur les vies auxquelles on échappe, le troisième album de Catastrophe, "La Proie et l’Ombre", est une réussite exceptionnelle, une œuvre littéraire et philosophique qui a choisi la pop music comme enveloppe.
“Même les bavards comme moi resteront pantois”. Le groupe Catastrophe adresse lui-même au chroniqueur le risque de l’impuissance auquel il l’expose, dans Falaise, le neuvième morceau de son troisième album. Le risque semble a priori contourné puisque vous lisez ce texte. Mais on n’est pas passé loin. Car l’équation confiée par le groupe n’est pas totalement résolue à l’heure où ce volume est imprimé ; ainsi en va-t-il des disques-mondes. La Proie et l’Ombre est un grand disque, même si ce n’est pas un disque. C’est un CD et un LP à commander dans toutes les bonnes crèmeries, certes. Mais il n’a de disque que l’apparence corporelle, dans ce monde si dur à habiter qu’il est soit un songe, soit le