Death And Vanilla – To Where The Wild Things Are…

(Fire Records/Differ-Ant)

Après les promesses de l’inaugural EP (2010) et la petite frustration provoquée par Death And Vanilla (2012) – album aux mélodies impeccables mais aux structures scolaires –, on ne savait plus vraiment quoi attendre du duo de Malmö. Providentiellement, Vampyr (2013) a balayé pas mal de nos inquiétudes. Cette bande originale composée pour le film éponyme de Carl Theodor Dreyer (1932) a fait sortir la musique des Suédois d’un carcan pop un poil trop étriqué pour leur art.

On ne sera pas surpris par To Where The Wild Things Are…, dont le titre est emprunté au livre pour enfants de Maurice Sendak, Max Et Les Maximonstres (1963). La pochette qui ne trompe pas sur la marchandise en évoquant l’esthétique du label Ghost Box renvoie une nouvelle fois à l’imaginaire de Broadcast, des sixties, des ateliers de la BBC, et à la library music. On écoute en effet des vibraphones, des orgues, Mellotron et une flopée d’instruments vintage beaux à pleurer.

Comme dans le conte enfantin, l’humeur onirique et sombre oscille entre le cauchemar et la féerie. On se souvient d’ailleurs que Marleen Nilsson et Anders Hansson enregistraient leurs premières démos hantées près d’un cimetière ; devenu trio, Death And Vanilla semble toujours aussi attaché à sa Ouija. Évidemment, ce disque se satisfait très mal d’une écoute moderne à la va-vite.

Avec de telles références et une approche musicale relevant du fétichisme, il faut entourer l’écoute de To Where The Wild Things Are… d’un petit rituel. Il est indispensable de consentir à quarante-cinq minutes d’oisiveté totale pour ne jamais interrompre le voyage imaginaire, et de pousser le son plus fort que de coutume pour favoriser l’immersion et apprécier tout un univers de détails cachés.

Dans ces mêmes conditions, il est difficile d’élire un single qu’on pourrait sortir de son contexte. On recommandera donc à l’auditeur de garder le silence et de ne pas chercher à extraire les sublimes California Owls, Time Travel et Shadow And Shape de leur environnement brumeux au risque de faire fuir les farouches esprits qui habitent ce LP délicat. S’il y a aujourd’hui de nombreux prétendants pour tenter de reprendre à Broadcast le trône du royaume des rêves, Death And Vanilla a quelques nuits (blanches) d’avance.JTNDaWZyYW1lJTIwc3R5bGUlM0QlMjJib3JkZXIlM0ElMjAwJTNCJTIwd2lkdGglM0ElMjAxMDAlMjUlM0IlMjBoZWlnaHQlM0ElMjAxMjBweCUzQiUyMiUyMHNyYyUzRCUyMmh0dHBzJTNBJTJGJTJGYmFuZGNhbXAuY29tJTJGRW1iZWRkZWRQbGF5ZXIlMkZhbGJ1bSUzRDI1OTg4NTU4MiUyRnNpemUlM0RsYXJnZSUyRmJnY29sJTNEZmZmZmZmJTJGbGlua2NvbCUzRDA2ODdmNSUyRnRyYWNrbGlzdCUzRGZhbHNlJTJGYXJ0d29yayUzRHNtYWxsJTJGdHJhY2slM0QxODgxNzcyMjk4JTJGdHJhbnNwYXJlbnQlM0R0cnVlJTJGJTIyJTIwc2VhbWxlc3MlM0UlM0NhJTIwaHJlZiUzRCUyMmh0dHAlM0ElMkYlMkZkZWF0aGFuZHZhbmlsbGFtdXNpYy5iYW5kY2FtcC5jb20lMkZhbGJ1bSUyRnRvLXdoZXJlLXRoZS13aWxkLXRoaW5ncy1hcmUlMjIlM0VUbyUyMFdoZXJlJTIwdGhlJTIwV2lsZCUyMFRoaW5ncyUyMEFyZSUyMGJ5JTIwRGVhdGglMjBhbmQlMjBWYW5pbGxhJTNDJTJGYSUzRSUzQyUyRmlmcmFtZSUzRQ==

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