The Pains Of Being Pure At Heart – Days Of Abandon

En 2009, le premier album éponyme de The Pains Of Being Pure At Heart avait soufflé un vent de fraîcheur dans l’univers quelque peu compassé de l’indie pop. En dix chansons et presque autant de tubes (dont les mémorables Come Saturday, Young Adult Friction et A Teenager In Love), le quatuor new-yorkais avait relancé le mythique label Slumberland, autant que la scène qu’il défendait ardemment depuis le début des années 90. Sarah Records était sur toutes les lèvres, la revanche des garçons (et des filles) timides et fleur bleue, sur les snobs et les poseurs. Les deux formats courts dans la foulée eurent finit d’emporter les réticents. Les singles Higher Than The Stars (2009) et Say No To Love (2010) sonnent déjà comme des classiques du genre. La suite fut plus compliquée. Belong (2011) divisa les amateurs, le groupe épris de la cassette C86 s’était alors entiché des Smashing Pumpkins et fait produire par Flood et Alan Moulder !

Days Of Abandon (2014) constitue une excellente surprise. La formation de Brooklyn y retrouve sa verve et son enthousiasme des premiers jours. Ni brumeuse, ni clinquante, la production sobre d’Andy Savours (aux manettes sur le dernier My Bloody Valentine) révèle l’évidence des chansons. Si Peggy Wang a quitté ses trois garçons, Kip Berman lui a trouvé une remplaçante de choix. Jen Goma du groupe A Sunny Day In Glasgow illumine Kelly et Life After Life, deux appels sautillants et joyeux du pied aux Smiths. The Pains Of Being Pure At Heart n’oublie cependant pas les épopées shoegaze (Coral And Gold). On pense aussi parfois à Yuck (Until The Sun Explodes). Les références se bousculent toujours (Field Mice, The Wake), sans jamais noyer The Pains Of Being Pure At Heart qui signe l’époustouflant doublé Eurydice-Masokissed. Nous voilà à nouveau totalement amoureux du plus gracile des passeurs indie pop.



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