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everything is alive
Slowdive
Dead Oceans

Chronique : Slowdive, c’est dans l’air

Cinq ans après son retour sur disque, Slowdive remet une pièce dans sa machine à rêve avec "everything is alive", grand disque d'élévation, d'émulsion et... de réverbération.

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Après un premier – et fantasmagorique – comeback discographique réalisé en 2017 (Slowdive), trois ans après une reformation du groupe et vingt-deux après son dernier disque d’alors, Pygmalion (1995), comment qualifier le retour de Slowdive, aujourd’hui, avec everything is alive ? Un post-comeback ? C’est peut-être simplement une trajectoire classique de groupe se sachant désormais inscrit dans le panthéon de la rêverie en 120 BPM, et de compagnons musicaux en période de tempête émotionnelle qui peuvent se permettre de prendre leur temps entre chaque sortie ? Avec everything is alive, Slowdive dévoile un album à l’image des foules qui remplissent leurs concerts depuis 2014 : intergénérationnel. Empruntant une grande partie de ses inspirations à Pygmalion, il plaira autant aux fans qui aiment vous rappeler qu’ils ont vu de tout jeunes Slowdive le 27 octobre 1990 au O2 Forum de Londres qu’aux jeunes pousses qui ont découvert le quintette en scrollant sur TikTok ou en se voyant recommander Alison par YouTube après avoir écouté Space Song de Beach House.

everything is alive peut voir ses sonorités qualifiées d’aériennes – pour le coup, littéralement, car selon Rachel Goswell, Neil Halstead aurait réuni la plupart des matériaux de base lors de voyages en avion passés à pianoter sur ses logiciels de MAO. shanty nous frappe, dès ses premières secondes, par ce mur de son mélangeant le traditionnel drone de guitares sous réverbération vespérale propre à Slowdive à de nombreux synthétiseurs modulaires. C’est peut-être, paradoxalement, le titre le moins relaxant de ce long-format conçu pour insuffler l’espoir et l’élévation, la mélancolie et la réflexion. Parmi ceux qui atteignent le résultat escompté avec une élégance «michelangeline», citons prayer remembered, sublime divagation dénuée de toute vocalise, andalucia plays, mais aussi et surtout chained to a cloud et skin in the game, transformant un album de déjà fort belle facture en monument du shoegaze de ces cinq dernières années.

Mais plus qu’un groupe faisant rugir ses instruments à la perfection, Slowdive prouve avec everything is alive sa parfaite maîtrise de l’émulsion vocale – les timbres de Neil Halstead et de Rachel Goswell se fondant l’un dans l’autre en totale harmonie, une harmonie qui dure depuis trente-cinq ans maintenant. Enregistré entre autres au Courtyard Studio, où la formation a ses aises depuis ses débuts, et mixé parfaitement par Shawn Everett, everything is alive est une affaire d’équilibre entre passéisme et réinvention. S’il faut attendre cinq années avant d’écouter une suite aussi délicieuse, je fixe moi-même le minuteur de mon téléphone portable au 1er septembre 2028.

SORTIE CD, VINYLE, CASSETTE ET NUMÉRIQUE LE 01/09/2023

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