QUI ?
Ryan Kennedy (chant, guitare)
Matt Booth (chœurs, batterie)
Dan Booth (guitare)
Tom Critchley (basse)

OÙ ?
Manchester (Angleterre)

QUOI ?
À la première écoute, on songe à une tradition toute britannique. Les arpèges de Felt et la langueur de The Durutti Column transpercent Midnight. Ailleurs, face à What Problem? ou Dull, on songe à The Smiths. Comment pourrait-il en être autrement face à cette ligne de basse chantante, ces arpèges de guitares, ces inflexions vocales et un vers comme “A day will never be dull again/Never be dull again/Until I’m alone again” ? Ryan Kennedy modère : “J’adore Felt. Et je ne vais pas me plaindre de la comparaison avec The Smiths, l’un de mes premiers groupes favoris. Mais je crois que c’est un raccourci facile. Nos guitares carillonnent et nous venons de Manchester, donc…” Ce disquaire de vingt-trois ans pointe un cousinage plus américain : Ducktails, Wild Nothing, Craft Spells, une bonne partie du label Underwater People. Notre morceau June est un hommage à Real Estate et son April’s Song.”

DERNIÈRE SORTIE
Un premier LP éponyme à la pochette typiquement mancunienne (la grisaille et les toits depuis une fenêtre à barreaux), crée en quasi-autarcie. “Depuis le début, j’ai une idée précise de comment doit être et sonner Horsebeach, explique Ryan. “C’est pourquoi j’ai souhaité tout écrire, enregistrer et mixer afin de créer quelque chose le plus authentiquement possible. Il n’y avait pas un producteur sur mon dos pour fouiner ou me dire : « Fais comme ci, fais comme ça. » Les chansons sont livrées dans leur forme la plus pure. Pas certain que les producteurs soient tous de fieffés manipulateurs, mais l’idéalisme et le jusqu’au-boutisme de Ryan Kennedy font plaisir à entendre, d’autant que le résultat est à la hauteur des espérances. Paru cet été sur Alone Together – structure montée par Kennedy –, Horsebeach fut aussitôt épuisé (et réédité depuis).

TUBE ABSOLU
Judicieusement placé en ouverture, Faded Eyes contient tout le charme de Horsebeach : arpèges trempés, chant rêveur, nonchalance rythmique… S’il ne s’agit pas d’un tube – au sens trépidant et accrocheur du terme –, ce morceau donne un bel aperçu d’un quatuor promis aux plus beaux lendemains.

FUTUR CONDITIONNEL
À l’inverse de nombre de ses aînés pressés de mettre les voiles, ce songwriter surdoué n’est pas près de quitter la cité mancunienne. “C’est une petite ville, on peut marcher d’un bout à l’autre en une demi-heure. Rien à voir avec le gigantisme londonien.” Avare en promotion – pas du genre à aligner les “Awesome” ou les “Can’t wait!” sur Facebook, encore moins à poster son quatre-heures sur Twitter –, la formation remporte cependant de nombreux suffrages et pourrait se voir prochainement courtiser par quelques labels. Pour l’heure, Ryan Kennedy n’en a cure et profite de ses moments libres pour écrire et composer le second LP de la bande. Patience, donc. On ne serait vraiment pas étonné de les retrouver en haut de l’affiche d’ici quelques mois.

Un autre long format ?