Benjamin Biolay (Saint-Clair)
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© Mathieu Cesar

En un peu plus de vingt ans et dix albums solo, Benjamin Biolay a construit une discographie introspective, mouvante voire voyageuse, capable de donner quelques-uns des plus beaux monuments de la chanson française.

  • Tous les titres cités dans cet article figurent dans notre playlist «Biolay, son héritage», disponible sur Spotify et Deezer.
Benjamin Biolay - Rose Kennedy_ Négatif_ À l'origine

2001-2005
INITIALES BB

Rose Kennedy (2001)
Négatif (2003)
À l’origine (2005)

Il n’a pas encore sorti d’album mais il est loin d’être un inconnu. Né à Villefranche-sur-Saône le 20 janvier 1973, Benjamin Biolay baigne dans la musique depuis son enfance : vers cinq ans, il commence l’apprentissage du violon, puis se voit désigné pour jouer du tuba dans la fanfare de sa ville d’enfance. Un instrument qu’il déteste mais qui lui permettra de rejoindre le conservatoire de Lyon. Vers quatorze ans, il compose ses premiers titres mais ne s’imagine jamais les sortir sous son propre nom. L’ombre plutôt que la lumière. Le compositeur, le producteur, l’arrangeur plutôt que la vedette. Pourtant, patiemment, sa cote grimpe. Doucement, l’étiquette de surdoué colle à son nom. Il compose et réalise La Biographie de Luka Philipsen avec Keren Ann, signe un énorme succès avec Jardin d’hiver interprété par Henri Salvador. Il attend son tour après l’échec d’un premier contrat chez EMI en 1997. Et celui-ci arrive en 2001 avec Rose Kennedy. Comme il ne fait jamais rien comme les autres, Benjamin Biolay démarre par un album-concept. «Personne ne voulait plus entendre parler de concept-album, j’ai décidé par défi de m’y lancer», confie-t-il aux Inrocks. Manière également d’éviter de parler de lui. Ce seront treize photographies autour de Rose Kennedy, la mère de John Fitzgerald, président des États-Unis assassiné en 1963. Musicalement, toute la palette Biolay est déjà bien présente : cette voix charismatique, ces mélodies fluides, cette maestria des arrangements et de la production. Cette capacité, aussi, de créer des chansons cinématographiques où la mélancolie se mêle à la retenue, mais dans lesquelles chacun peut y trouver sa propre histoire, ses propres repères. On y cherche des influences : Gainsbourg évidemment, au moins la voix. McCartney aussi dans la minutie, la recherche de l’harmonie parfaite. Puis Biolay dévoile ses premiers grands tableaux : Les Cerfs-volants, Los Angeles, Les Roses et les Promesses. La critique s’emballe (Victoire de l'album révélation de l'année en 2002) mais le public boude encore.

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