Benoît Pioulard – Sonnet

(Kranky/Differ-Ant)

La musique possède-t-elle des vertus médicinales ? Si les docteurs et autres psychologues jetaient une oreille sur Sonnet, ils seraient tentés de répondre oui, indéniablement. Le cinquième album solo de Benoît Pioulard, c’est la musique qui résonne dans nos têtes lors d’évasions en forêt, quand il n’y a (surtout) pas de musique ni rien d’autre alentour.

Dit comme ça, on imagine une plongée dans le vide intersidéral. Mais ce serait porter une faible considération aux forces harmonieuses de notre cerveau, surtout quand celui-ci divague vers des horizons troubles et se laisse envelopper par la beauté grandeur nature. Après quelques glissements nébuleux mais plus pop au sein d’Orcas (son duo avec Rafael Anton Irisarri), Thomas Meluch a pris soin d’enregistrer tous les bruits et les silences, comme un peintre sonore qui superposerait plusieurs couches de couleurs sur sa toile sans chercher à l’agrémenter de formes quelconques.

Parfaites de musique ambient appelant le shoegaze au lointain (à l’exception d’A Shade Of Celadon), les plages sont instrumentales, agrandissant encore un peu plus le champ de l’imaginaire. Les bruits et les silences, ce sont ceux des paysages verdoyants, et plus généralement ceux que le quotidien sous influence solaire serait en mesure d’émettre si on lui confiait une partition. Aux sifflements d’oiseau ou au son de la machine à laver, les guitares viennent apposer leurs douces stridences, sans oublier quelques apparitions furtives de kalimba ou de clochette.

À l’image d’une rêverie ou de n’importe quel état altéré de conscience, cette collection déforme toute notion de temps et d’espace. Si le format est d’une moyenne raisonnable de cinq minutes, An Image Apart From Ourselves et Upon The Break Arch semblent s’étirer sur plusieurs heures… ou s’évaporer en quelques secondes. Toutes les pistes juxtaposées les unes derrière les autres paraissent ne faire qu’une – une seule et même ballade rêveuse. Un remède à la morosité urbaine accrochée à nos souliers alors qu’on aimerait seulement s’envoler un peu, au moins le temps d’un Sonnet.JTNDaWZyYW1lJTIwc3R5bGUlM0QlMjJib3JkZXIlM0ElMjAwJTNCJTIwd2lkdGglM0ElMjAxMDAlMjUlM0IlMjBoZWlnaHQlM0ElMjAxMjBweCUzQiUyMiUyMHNyYyUzRCUyMmh0dHBzJTNBJTJGJTJGYmFuZGNhbXAuY29tJTJGRW1iZWRkZWRQbGF5ZXIlMkZhbGJ1bSUzRDYxODg1NzU3MyUyRnNpemUlM0RsYXJnZSUyRmJnY29sJTNEZmZmZmZmJTJGbGlua2NvbCUzRDA2ODdmNSUyRnRyYWNrbGlzdCUzRGZhbHNlJTJGYXJ0d29yayUzRG5vbmUlMkZ0cmFjayUzRDE0NDMzODc1NTAlMkZ0cmFuc3BhcmVudCUzRHRydWUlMkYlMjIlMjBzZWFtbGVzcyUzRSUzQ2ElMjBocmVmJTNEJTIyaHR0cCUzQSUyRiUyRnBpb3VsYXJkLmJhbmRjYW1wLmNvbSUyRmFsYnVtJTJGc29ubmV0JTIyJTNFU29ubmV0JTIwYnklMjBCZW5vJUMzJUFFdCUyMFBpb3VsYXJkJTNDJTJGYSUzRSUzQyUyRmlmcmFtZSUzRQ==

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