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© Lina Gaisser

Avec "Artifacts", album de la semaine de notre hebdo n°3, Zach Condon sort la bande originale des moments les plus marquants de sa vie, mais aussi des plus douloureux. Entretien avec le cerveau et le cœur de Beirut.

Cet article est la reproduction de l'entretien avec Beirut paru dans l’hebdo pop moderne n°3.

Nous avons quitté Zach Condon, désormais installé à Berlin, il y a trois ans de cela, dans les locaux parisiens de son label 4AD, au moment de la sortie de son cinquième et dernier album en date, Gallipoli. L’Américain faisait le compte des années à soigner son anxiété et nous confiait aller mieux. La tournée qui a suivi eut raison de son assurance. Zach, aujourd’hui, perd (encore) le contrôle, et surtout, sa voix. Il est contraint d’arrêter. La compilation Artifacts est une tentative de guérison. Tourner définitivement la page des heures sombres en les exhumant chronologiquement et espérer enfin s’en libérer.

Artifacts s’ouvre sur la réédition de l’EP Lon Gisland (2006) et inclut deux nouveaux morceaux, Transatlantique et O Leãozinho, une reprise de Caetano Veloso, l’une de tes plus grosses influences à ce jour.

Oui, absolument, et j’oublie d’ailleurs souvent de le mentionner. Pour moi, ce serait comme dire : j’ai été influencé par les Beatles ! Bien sûr que je le suis. Qui ne l’est pas, pour ainsi dire.

Que représente ce maxi dans ta discographie ?

C’est le premier que j’ai enregistré avec un groupe, en seulement deux jours, pendant la tournée de Gulag Orkestar, qui nous offrait très peu d’occasions d’enregistrer des chansons ensemble. Gulag Orkestar était davantage un projet solo, plus Jeremy Barnes aux percussions, Perrin Cloutier au violoncelle et Hari Ziznewski à la clarinette. À part ça, il n’y a que moi qui perd la tête dans ma chambre d’ado. Je n’avais encore jamais donné de concerts. Je n’avais pas de groupe. Je ne sais pas si les gens le savent ou en comprennent l’enjeu. J’ai donné mon premier concert seul avec un ordinateur, sans quoi personne n’aurait jamais entendu parler de moi. J’ai décroché un deal discographique, avant même d’avoir un groupe. Puis j’ai dû réunir des musiciens autour de moi. Quand j’entre en studio pour enregistrer l’EP Lon Gisland, j’ai 19 ans et je suis entouré de musiciens professionnels d’une trentaine d’années. J’ai l’impression d’être complètement dépassé.

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