À l’occasion de la sortie de "The Twits", second album de bar italia en 2023, on s’est posé une question : comment, d’un projet underground né à Londres pendant le confinement, est-on arrivé à l’une des sensations de cette année ? Petite présentation des différents protagonistes d’une histoire qui entretient ses nombreuses zones d’ombre.
Dean Blunt et Vegyn, les pionniers
Accordons nos violons sur un point : parce que Londres est une ville-monde(s) par excellence, il est impossible – surtout quand on n’y a jamais mis les pieds – de dresser un portrait exhaustif de son underground. Il faut dire que l’on parle d’une cité de 8,982 millions d’habitants officiellement recensés. Mais sur ces 8,982 millions d’habitants, il existe deux faiseurs de hype et génies d’une certaine conception de l’art contemporain dont il est impossible de négliger l’importance dans le processus qui a mené (entre autres) à l’émergence de bar italia – Dean Blunt et Vegyn. Et même ChatGPT le reconnaît, il est impossible de savoir précisément comment les deux artistes ont fini par se rencontrer. Tout un art du secret émane de cet écosystème, entre omerta – le “Your pretentious ways / Make me die a little / Don't you see you’ve lost your touch?” («Tes manières prétentieuses / Me font mourir un peu / Ne vois-tu pas que tu as perdu la main ?») assené par Nina Cristante, chanteuse de bar italia, au début de My Little Tony serait une pique adressée à Blunt et à son comportement envers elle depuis leur rupture – et gatekeeping (empêcher l’accès à une information, si vous préférez) éhonté.