Buck Meek, guitariste de Big Thief, nous raconte comment le groupe, devenu un trio, a changé toute sa façon de travailler pour continuer à enrichir son répertoire sur "Double Infinity", qui paraît le 5 septembre.
En dix ans, Big Thief s’est imposé comme un des groupes les plus passionnants du folk rock alternatif américain, porté par la voix et la personnalité hors normes d’Adrianne Lenker. L’équilibre du groupe a été brisé par le départ de son bassiste Max Oleartchik. Il a fallu se réinventer sans se renier. Le groupe de Brooklyn y parvient à merveille sur Double Infinity. Là où le gargantuesque Dragon New Warm Mountain I Believe in You, nommé aux Grammys, offrait une orgie de 20 titres et 80 minutes de musique, ce sixième album joue la concision en neuf titres. Tout y sonne merveilleusement à sa place. Le guitariste Buck Meek nous a expliqué à distance, depuis Berlin où il poursuivait la promotion de ce nouvel album, comment s’est écrit ce nouveau chapitre de l’histoire de Big Thief.
À l’écoute de Double Infinity, votre sixième album, on a l’impression d’un virage musical. En tout cas, il ne sonne pas vraiment comme son prédécesseur, Dragon New Warm Mountain…
Cela fait dix ans que nous jouions ensemble avec James, Adrianne et Max, isolés dans notre petit monde. Le départ de Max, notre bassiste depuis tout ce temps, a été une vraie rupture. Tout à coup, nous n’étions plus que trois. Et cela a ressemblé à une opportunité d’expérimenter, de nous réinventer. C’est pour ça que nous avons invité une dizaine de musiciens en studio. Nous n’avions jamais rien fait de tel auparavant. Nous avons débuté un nouveau chapitre de l’histoire de Big Thief avec beaucoup d’énergie tout en nous recentrant sur le noyau du groupe.
Est-ce qu’il a fallu tous ces invités pour, en quelque sorte, compenser le départ de Max ?
Non, ce n’était pas ça. Nous avions une très belle alchimie entre nous mais le fait d’être trois nous a rendus encore plus forts. Nous partageons certaines valeurs créatives mais nous sommes aussi tous très différents. Et têtus ! Mais cela ne nous empêche pas de parvenir à nous mettre d’accord entre nous et avec d’autres. Le processus créatif est toujours une longue conversation entre musiciens qui défendent ce en quoi ils croient mais qui ont aussi besoin d’arriver à un compromis collectif. Cela nous permet de parvenir à un résultat bien plus fort que la simple addition de chacun. Au départ, cette idée de faire venir d’autres musiciens me paraissait étrange et puis, finalement, cela a été bien plus facile que je ne le pensais. Nous ne jouerons peut-être plus jamais avec ces musiciens en tant que collectif, nous allons partir en tournée à quatre avec notre ami Joshua Crumbly à la basse, mais ils seront tous présents dans notre musique parce que cette expérience nous a changés à jamais.
L’intégralité de cet entretien sera proposé à nos abonnés le 4 septembre, dans l’hebdo et ici même