Fanta Se
Gentle Dom
Mgmt Records
en partenariat avec Mgmt Records

Les évasions dance d’Andrew Vanwyngarden

Très électroniques, les expérimentations de la moitié de MGMT attisent notre curiosité, nous perdent parfois mais nous étonnent souvent.

L’art du contre-pied. Capable de passer des tubes pop les plus purs sur son premier album, le gargantuesque Oracular Spectacular (2007), aux expérimentations eighties et dancefloor sur le très bon Little Dark Age, sorti en 2018, MGMT évolue depuis plus de dix ans dans un univers vierge de toutes frontières, où la surprise demeure totale. Moitié de la formation, Andrew Vanwyngarden suit, sous son alias Gentle Dom, la même trajectoire avec cet EP en solo, intitulé Fanta Se, en poussant au maximum les curseurs de l’expérimentation. 

En quatre titres et deux remix, l’Américain explore des régions sauvages, presque arides, sans jamais poser sa voix sur des rythmes machiniques. Les nappes synthétiques fuyantes rencontrent alors des mélodies libres, comme sur l’inaugural Beef on Weck. Les sonorités paraissent être des extensions névrosées au si connu pont electro de la chanson Kids, même si elles gardent toujours un aspect chaotique et anxieux, déjà entraperçu chez MGMT en 2013 sur leur disque éponyme. 

Vanwyngarden désigne sa musique comme de l’ADM, pour “asinine dance music” (comprendre dance music “idiote” par opposition à l’IDM, l’intelligent dance music). Si ces sons aux contours dark, et enregistrés en quelques mois au printemps 2020 alors qu’il se trouvait confiné au Nouveau-Mexique, rappellent parfois l’urgence de Fuck Buttons, ils naissent d’une envie chez l’artiste “de retourner sur la piste de danse à New York, en fermant les yeux et en [s’]immergeant autant que possible dans la musique”

Sans lumière, confinés, par moments confus (comme sur le bien nommé You’re High), les morceaux présentent un état d’esprit ponctuel, une envie irrépressible de liberté et de découverte, une parenthèse parfois déconcertante dans une carrière par ailleurs remarquable. Mais curieusement, l’expérience fonctionne et les évasions dance d’Andrew Vanwyngarden, sans jamais totalement nous ravir, possèdent suffisamment d’atouts pour nous convaincre.

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