Torb – Night Session

(Torb Trax)

Près de vingt ans après le fondateur Pansoul (1996) de Motorbass, on doute qu’Étienne de Crécy et Philippe Zdar lui offrent un successeur. Mais qui sait ? En attendant, c’est dans l’antre du Motorbass Studio que se sont rencontrés Julien Naudin et Fabien Courtois. Les deux ingénieurs du son (et en électronique) se sont découvert des affinités communes, à commencer par un amour sans bornes pour la techno.

Cette amitié a donné naissance à Mars Premier (2011) et surtout Fatohm/Fever (2014), maxi parfait mêlant le son de la techno de Detroit et l’italo-disco, fédérant ainsi les nostalgiques des raves d’antan et une jeunesse pas encore remise de la french touch 2.0. Derrière ces coups d’essai en forme de coups de maître, l’album était forcément attendu. Le duo Torb biaise aujourd’hui en livrant une heure de live enregistrée une nuit d’avril 2015 entre les murs du studio précité. Soixante minutes d’improvisation avec ses accidents, ses faux départs et ses petits ratés – ce sont eux qui le précisent.

On leur fait confiance car pour être honnête, s’il est aisé de déceler un pain sur une version live d’un titre familier, difficile ici de déceler les erreurs puisque l’on découvre les morceaux. Poussant la passion du son et du DIY jusqu’à construire ses machines de ses propres mains, la paire transmet son amour du grain, du grésillement et des basses profondément physiques. À l’instar de tant d’autres (Arnaud Rebotini, Etienne Jaumet, Helena Hauff, Legowelt), Torb vénère les belles machines encombrantes.

Passéisme ? Que nenni ! Si la formule trouve sa source dans une époque donnée (la fin des eighties, le début des nineties), son efficacité tend à l’intemporalité. On pourrait tartiner des pages sur la puissance de beats qui frappent plexus et hanches avant d’atteindre les oreilles. Ou tirer à la ligne en s’extasiant sur ces montées, ces descentes, cette pression maintenue en continu. Et rédiger un panégyrique de ces mélodies grésillantes, synthés majestueux, sonorités acid et autres accroches soniques qui ne nous lâchent plus.

Mais le plus important réside dans la maestria avec laquelle les deux quadras agencent le tout. Évidemment, ce disque s’écoute fort, très fort. Mais foin de course aux BPM, Night Session s’apprécie moins pour sa puissance pure ou son aspect jusqu’au-boutiste (ce n’est pas du hardcore) que pour les progressions, changements de tons et autres montées qui collent forcément le sourire. Une réussite absolue, et on pèse nos mots.JTNDaWZyYW1lJTIwd2lkdGglM0QlMjIxMDAlMjUlMjIlMjBoZWlnaHQlM0QlMjIxNjYlMjIlMjBzY3JvbGxpbmclM0QlMjJubyUyMiUyMGZyYW1lYm9yZGVyJTNEJTIybm8lMjIlMjBzcmMlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRncuc291bmRjbG91ZC5jb20lMkZwbGF5ZXIlMkYlM0Z1cmwlM0RodHRwcyUyNTNBJTJGJTJGYXBpLnNvdW5kY2xvdWQuY29tJTJGdHJhY2tzJTJGMjE0ODI5MjU1JTI2YW1wJTNCY29sb3IlM0RmZjU1MDAlMjZhbXAlM0JhdXRvX3BsYXklM0RmYWxzZSUyNmFtcCUzQmhpZGVfcmVsYXRlZCUzRGZhbHNlJTI2YW1wJTNCc2hvd19jb21tZW50cyUzRHRydWUlMjZhbXAlM0JzaG93X3VzZXIlM0R0cnVlJTI2YW1wJTNCc2hvd19yZXBvc3RzJTNEZmFsc2UlMjIlM0UlM0MlMkZpZnJhbWUlM0U=JTNDaWZyYW1lJTIwd2lkdGglM0QlMjIxMDAlMjUlMjIlMjBoZWlnaHQlM0QlMjIxNjYlMjIlMjBzY3JvbGxpbmclM0QlMjJubyUyMiUyMGZyYW1lYm9yZGVyJTNEJTIybm8lMjIlMjBzcmMlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRncuc291bmRjbG91ZC5jb20lMkZwbGF5ZXIlMkYlM0Z1cmwlM0RodHRwcyUyNTNBJTJGJTJGYXBpLnNvdW5kY2xvdWQuY29tJTJGdHJhY2tzJTJGMjA4NDY2Mzg3JTI2YW1wJTNCY29sb3IlM0RmZjU1MDAlMjZhbXAlM0JhdXRvX3BsYXklM0RmYWxzZSUyNmFtcCUzQmhpZGVfcmVsYXRlZCUzRGZhbHNlJTI2YW1wJTNCc2hvd19jb21tZW50cyUzRHRydWUlMjZhbXAlM0JzaG93X3VzZXIlM0R0cnVlJTI2YW1wJTNCc2hvd19yZXBvc3RzJTNEZmFsc2UlMjIlM0UlM0MlMkZpZnJhbWUlM0U=

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