QUI ?
Bonne question !

OÙ ?
Stockholm (Suède)



QUOI ?
Ces cinq collègues tiennent à conserver le secret. Mais quelques voiles tombent durant la conversation. Ainsi, le blase de notre interlocuteur anonyme est Théo. Originaire de la banlieue sud de Stockholm, il a fondé Colleagues avec Joel, un ami d’enfance. L’ennui avec le mystère, c’est qu’on évoque davantage la posture que la musique. Cependant, Theo en est persuadé : “Colleagues représente un espace de création, et l’anonymat nous octroie plus de liberté.” Entendu. En attendant, ces gaillards ont “raté les eighties de peu, et c’est sans doute ce que nous cherchons à travers notre musique”. Leur premier morceau Visits fut composé en matant Marie Antoinette (2006) de Sofia Coppola. “Ça collait tellement bien qu’on s’est dit que nos chansons devraient toujours être mises au service d’autres artistes issus d’autres disciplines.” Cette ritournelle aérienne aux accents “new orderiens” habille ainsi Seacreatures, une œuvre du vidéaste Benjamin Dowie. On l’assure, ça marche aussi très bien sans les images.

DERNIÈRE SORTIE
Après Parent’s House, lâché voici quelques mois, Tears a véritablement placé Colleagues au centre de toutes les attentes. Accompagnée de remixes, la paire a été réunie sur un maxi vinyle paru fin juin chez Nomethod Records. Alliant des influences pop classiques à une mise en son synthétique, les Colleagues pourraient être les petits frères de Pacific!. Une tradition très suédoise, en fait. Car sans remonter jusqu’à ABBA, mais en n’oubliant pas The Tough Alliance, Korallreven et une tripotée d’autres talents, le royaume a toujours su marier pop et parquet. “C’est vrai, ça mériterait sans doute un essai”, reconnaît Theo. “Je pense que la mélancolie suédoise se fond bien dans l’euphorie du dancefloor.”



TUBE ABSOLU
Totalement imparable, la chanson Tears est fondue dans le même creuset que celles de Phoenix. Un bel hybride de pop, house et funk porté par un chant haut perché, une basse rondelette et des synthétiseurs extatiques. Pour la vidéo, Colleagues a bossé avec Bo W. Lindström, une légende suédoise du mime, “cet art plus ou moins oublié”, regrette Theo. “Nous sommes toujours en quête de nouvelles collaborations et c’est sans doute la plus inattendue jusqu’ici. On lui a laissé carte blanche. Le résultat est émouvant, hilarant et triste à la fois.”

FUTUR CONDITIONNEL
Pour l’heure, la bande a calé des concerts et travaille sur de nouvelles chansons. Mine de rien, ce fameux mystère, un peu irritant car trop habituel, pourrait bien leur aller si les Suédois s’en tiennent à leur premier vœu : composer des merveilles que d’autres œuvres illustreront – et l’inverse. La formation tiendra-t-elle le cap ou cèdera-t-elle aux sirènes d’un éventuel succès ?


Un autre long format ?