QUI ?
Jared Collins (guitare, voix)
Clark Brown (clavier, guitare)
Joshua Costanza (basse)
Kimberly Drew (thérémine)
Jacob Deel (batterie, voix)

OÙ ?
Athens (États-Unis)

QUOI ?
Si on est capable de placer la ville américaine d’Athens en Géorgie – et encore, très maladroitement –, c’est certainement plus en raison de son patrimoine pop régulièrement nourri par son campus que de sa richesse architecturale. Ainsi, B-52’s, R.E.M., Vic Chesnutt, Neutral Milk Hotel, The Olivia Tremor Control ou Of Montreal en sont tous originaires. Depuis l’enfance, Jared et Joshua font tout ensemble dans la ville étudiante, de la musique jusqu’à l’abandon de l’école. Membres du collectif défunt Birdhouse Collection, ils montent ensemble Pretty Bird, un groupe a capella, psychédélique et noise dont il reste encore des traces dans k i d s. Jusqu’ici, le groupe a fait paraître une poignée de cassettes sous le manteau et un superbe EP nommé These Days (2012) sur le label londonien Odd Box. Une collection de chansons d’amour dont chacune est associée à un jour de la semaine, et qui lorgne vers la lo-fi, le shoegazing et les ambiances vaporeuses de Neon Indian.

DERNIÈRE SORTIE
Davantage dans l’orthodoxie de la pop psychédélique, mais offrant de nombreuses concessions au drone et aux parties bruyantes, la cassette Take Forever (parue en juin) est l’œuvre “d’un groupe sixties venu du futur”, comme l’affirme Jared. “Nous aimons imaginer que notre musique a toujours existé et que nous sommes simplement en train de rôder autour d’elle pour la découvrir.” Quoi qu’il en soit, Take Forever regorge d’idées inventives et d’audaces dans un exercice où les paresseux prospèrent. On songe parfois à The Cramps et The Electric Prunes passés à la moulinette des cerveaux malades des génies de la lo-fi californienne (Ariel Pink, James Ferraro, etc.).



TUBE ABSOLU
On hésite entre les deux titres les plus évidents de cette cassette autoproduite. Avec un riff accrocheur et une réverb’ de tous les diables, Were Next Door est un extrait sombre et sexy qui hérisse les poils sur les bras un peu à la manière des premiers disques de The Brian Jonestown Massacre. Plus complexe mais aussi immédiat, Got Us Good rappelle la sensibilité savante de Donovan Blanc avant de se voiler derrière des volutes de claviers shoegaze.

FUTUR CONDITIONNEL
“Il me semble que je ne pourrai jamais me sentir aussi bien en studio que seul, devant mon ordinateur avec un casque sur les oreilles. Certaines chansons de These Days viennent d’un studio. Elles étaient prêtes pour la radio, mais j’ai préféré les ramener à la maison et leur faire subir de nombreuses distorsions jusqu’à ce qu’elles finissent par me plaire.” C’est une bonne chose de savoir que Jared n’envisage pas pour l’instant de renoncer au charme précieux du hasard maîtrisé de ses bidouillages, mais pour écouter l’avenir de k i d s, il ne faudra certainement pas s’attendre à ce que les cassettes nous tombent tout droit de chez le distributeur… Outre de nombreuses collaborations et un disque articulé autour du thérémine avec son projet Therepy, Jared envisage d’éditer une compilation regroupant tous ses amis d’Athens (Cottonmouth, Muuy Biien) dans le but d’aider à la création de la Noun Factory, une galerie d’art et salle de concert à Athens. De là à voir éclore à Athens le même vivier que celui de The Smell à Los Angeles, il n’y a qu’un pas.

[MISE À JOUR : Finalement, k i d s n’existe déjà plus ! La mise à mort a eu lieu ce 1er décembre].

Un autre long format ?