Sarah Cracknell – Red Kite

(Cherry Red Records/import)

Here at last, like a fairy tale you’ve never forgotten”, commence-t-elle par susurrer sur On The Swings. Dix-huit ans se sont en effet écoulés depuis la sortie de son premier album solo, Lipslide (1997). C’est peu dire que la chanteuse de Saint Etienne sait à quel point la rareté contribue parfois à attiser l’envie. Bien lui en a pris puisque ce désir est pleinement assouvi à l’écoute de ces douze titres composés et réalisés avec l’aide de Carwyn Ellis (Colorama) et Seb Lewsley, collaborateur d’Edwyn Collins et The Cribs.

On y retrouve l’extrême érudition musicale et la passion nostalgique qui caractérisent l’ensemble des œuvres du trio londonien, mais elles s’expriment ici dans des climats instrumentaux bien différents. Les références à l’europop et à l’univers urbain ont presque totalement disparu, balayées par un souffle pastoral et bucolique qui possède, pour ce qui est de la chanteuse, le charme et la saveur de l’inédit. La production très aérienne et les mélodies doivent tout autant à la pop baroque des années 60 qu’aux atmosphères brumeuses et romantiques des chansons de Felt.

Si les compositions ne sont pas toutes d’égale facture et frisent parfois le pastiche, les plus réussies permettent à Sarah Cracknell d’afficher sa maîtrise vocale des nuances les plus délicates, comme sur Nothing Left To Talk About, duo avec Nicky Wire (Manic Street Preachers) aux accents très “spectoriens”. Sans oublier It’s Never Too Late, où la beauté diaphane de la jeune Marianne Faithfull croise les clavecins de The Left Banke. Un vrai conte de fées qui, comme il se doit, se termine de la meilleure façon.

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