Ryley Walker – Primrose Green

(Dead Oceans/PIAS)

Une pochette qui pastiche sans vergogne la pose inspirée et les surimpressions photographiques d’Astral Weeks (1968) de Van Morrison. Une voix qui épouse dans leurs moindres contours les accents lyriques de Tim Buckley circa Greetings From L.A. (1972).

Les références ouvertement affichées par Ryley Walker sont difficilement contestables. Fidèle à l’esprit libre et aventureux de ses idoles, le jeune Américain s’est donc lancé sur ce second LP dans une série de morceaux à moitié improvisés où le jazz et le folk s’entrecroisent pour mieux briser les cadres traditionnels trop contraignants et les structures basiques des chansons.

La virtuosité dont font preuve Walker et ses acolytes (issus pour la plupart de la scène jazz contemporaine de Chicago) est à la fois impressionnante et envahissante. De son propre aveu, il n’a eu que très peu de temps à consacrer à la composition du disque, et cela s’entend souvent.

Entraînés par leur enthousiasme démonstratif et collectif, les musiciens divaguent sur d’interminables séquences instrumentales complaisantes et enfumées qui tendent à diluer l’intensité poétique plutôt qu’à la renforcer. En revanche, lorsqu’il s’impose davantage de rigueur et de sobriété (Hide In The Roses), Ryley Walker parvient brièvement à se montrer digne de ses maîtres. Une preuve par le contre-exemple des vertus artistiques de la discipline.

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