Part Time – Virgo’s Maze

(Burger Records/Modulor)

“Ariel Pink ? C’est qui celui-là ? Attends, c’est le type qui a refilé de l’herpès à tous mes potes ? Non, je ne vois pas…”, plaisantait le loufoque David Speck alias Part Time en mai dernier lors d’une interview trop décousue et absurde pour être lisible et retranscrite dans ces pages. En dépit de ce qu’il affirme, il est difficile de ne pas voir l’influence du démiurge de Los Angeles derrière la déjà copieuse discographie de Speck. Si le style musical d’Ariel Pink est une infection sexuellement contagieuse, nul doute que Part Time a fricoté avec le génie de Los Angeles.

Pour autant, il serait dommage de le réduire à cette seule influence. Si une bonne moitié de Virgo’s Maze – à l’image de My Jamey et It’s Too Late – pourrait faire office de très bonne suite à The Doldrums (2004) d’Ariel Pink’s Haunted Graffiti, les autres références sont à rechercher du côté de beaux pastiches inspirés par le rockabilly, la new-wave, le néoromantisme, les ballades de crooners ou l’Angleterre post-punk des années 80.

Pour commencer à cerner le jeune homme, il faut aussi ajouter à ces inspirations respectables une liste infinie d’outsiders et de freaks de tout poil comme Adrian Street (le catcheur androgyne) ou Cita Hudgens. Tout l’art de Part Time est d’établir un savant calcul d’influences et de rechercher l’émotion à la marge afin d’échapper aux poncifs qui encombrent la musique des autres.

Évidemment, il faut être sensible à l’humour de Part Time qui multiplie sans vergogne les plaisanteries d’initiés sur un ton potache et spirituel. On ne s’étonnera donc pas si les hilarantes Honey Lips et Pussy Of My Dreams laissent des hordes de voyageurs circonspects sur le bord de la route. Toutefois, chacun peut trouver son bonheur dans cette collection de chansons hétérogène et lo-fi, enregistrée entre 2006 et 2014. Fallin’ 4 U et la sublime The River Of Dreams (Sailing My Fantasy) auraient fort bien pu être chantées par Martin Newell quand Ganz Wien (une reprise de Falco avec Geneva Jacuzzi) traîne derrière elle un délicieux parfum de décadence.

The Garvo623 (My Robots Brain) sonne comme un morceau de Kraftwerk repris par ladite Geneva et Don’t Sweat The Small Stuff offre un curieux mélange de pop garage sixties et de sunshine pop. La petite merveille de synthpop fauchée Virgo’s Maze fait songer à une réinterprétation des Pet Shop Boys sur 4-pistes. Finalement, le seul reproche que l’on peut formuler à l’égard de ce copieux double LP réside dans sa nature de compilation à l’humeur (forcément) instable.JTNDaWZyYW1lJTIwc2Nyb2xsaW5nJTNEJTIybm8lMjIlMjBzcmMlM0QlMjJodHRwcyUzQSUyRiUyRncuc291bmRjbG91ZC5jb20lMkZwbGF5ZXIlMkYlM0Z1cmwlM0RodHRwcyUyNTNBJTJGJTJGYXBpLnNvdW5kY2xvdWQuY29tJTJGcGxheWxpc3RzJTJGMTE0MTU1NzE2JTI1M0ZzZWNyZXRfdG9rZW4lMjUzRHMteUdlSjIlMjZhbXAlM0JhdXRvX3BsYXklM0RmYWxzZSUyNmFtcCUzQmhpZGVfcmVsYXRlZCUzRGZhbHNlJTI2YW1wJTNCc2hvd19jb21tZW50cyUzRHRydWUlMjZhbXAlM0JzaG93X3VzZXIlM0R0cnVlJTI2YW1wJTNCc2hvd19yZXBvc3RzJTNEZmFsc2UlMjZhbXAlM0J2aXN1YWwlM0R0cnVlJTIyJTIwZnJhbWVib3JkZXIlM0QlMjJubyUyMiUyMGhlaWdodCUzRCUyMjQ1MCUyMiUyMHdpZHRoJTNEJTIyMTAwJTI1JTIyJTNFJTNDJTJGaWZyYW1lJTNF

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