Stephen Street, l’ingénieur du son qui a façonné le son des Smiths, a livré à Cédric Rouquette les coulisses de l’enregistrement de The Queen is Dead, le chef-d’oeuvre des Smiths, paru en 1986 et réédité le mois dernier dans un beau coffret 3CD ou 5 vinyles. Extrait de cette rencontre à découvrir dans son intégralité dans le numéro #207 de Magic.

 

Quel souvenir conservez-vous de l’enregistrement de The Queen is Dead ?

C’était long et discontinu. Le groupe a commencé par enregistrer The Boy with the Thorn in His Side en août 1985, dans un petit studio de Manchester, Drone. Les sessions suivantes ont eu lieu le mois d’après au Rak studio, dans le nord de Londres, d’où Bigmouth strikes again et Asleep (1) sont sorties. Ils sont ensuite repartis en tournée en Ecosse. Le groupe bossait énormément. Il alternait la scène et les séances quasiment non stop. Puis on s’est installé six semaines en octobre et novembre dans un studio résidentiel du sud de Londres, à la campagne, le studio Jacobs. La majeure partie de l’album y a été conçue.

Comment êtes-vous entré dans la carrière des Smiths ?

J’étais un jeune ingénieur du son qui travaillait pour Island Records. Un jour (de mars 1984), mon manager me dit que Rough Trade a réservé le studio Fallout Shelter pour le week-end et me demande si je peux travailler. Je dis : “Pas de souci”. Il précise : “Le groupe qui va enregistrer s’appelle The Smiths”. Je les connaissais déjà, This Charming man avait déjà eu son succès. La chanson que nous avons enregistrée était Heaven Know I’m Miserable Now. Les Smiths ont pris mon contact puis m’ont rappelé pour faire l’album Meat is Murder. Ils voulaient un ingénieur du son de confiance. Par chance, je suis devenu cette personne. On a tout appris ensemble, en réalité. J’avais le même âge qu’eux.

Quelle était la dynamique du groupe en studio ?

Ils étaient très confiants en leurs moyens, au top de leur créativité, prêts à essayer de nouvelles choses. Quand vous vous retrouvez à mixer des morceaux aussi différents que Frankly Mr Shankly, I know it’s Over ou Bigmouth Strikes again, vous savez que ce n’est pas au groupe comme les autres. Les styles varient à chaque chanson mais pourtant tout se tient. C’est le propre de tout chef-d’oeuvre. On a commencé à expérimenter un peu plus avec la technologie avec The Queen is Dead, à faire des choses qu’on ne pourrait pas jouer live ou obtenir des sons impossibles à atteindre avec une guitare.

(…) Entretien de trois pages à découvrir dans son intégralité dans le numéro #207 de Magic. 

 

(1) Non retenue sur The Queen is Dead, comme le morceau Rubber Ring, enregistré en août 1985.

Un autre long format ?