Dans « Rest », Charlotte Gainsbourg chante pour la première fois en français des textes de sa propre composition. Charline Lecarpentier est partie à sa rencontre. Extrait de son entretien à retrouver dans le dossier du nouveau numéro de Magic.

 

L’album Rest a-t-il été l’écrin de ce qui vous restait à dire pour trouver la paix ?

J’avais besoin de cette musique mais ce n’est pas non plus un album thérapeutique. J’espère qu’il est suffisamment poétique et musical pour ne pas qu’il ne soit pas uniquement personnel. Mais je me suis posée la question de savoir si ça allait parler aux gens qui ne connaissent pas forcément mon histoire.

Avant de vous lancer dans l’écriture de cet album, vous étiez-vous souvent demandée à quoi ressembleraient des chansons de votre propre plume ?

Longtemps, je n’avais pas osé écrire. Mon père est mort lorsque j’avais 19 ans, j’avais fait un album avec lui à 16 ans et il a fallu attendre mes 20 ans pour avoir envie de faire de la musique à nouveau. Les textes étaient une difficulté de plus. Je ne me trouvais pas assez de talent, donc j’ai demandé à d’autres et j’avais envie de surtout chanter en anglais. Cela faisait longtemps que j’espérais écrire à mon tour. Là, je suis arrivée à un point où c’est venu en français. Sur certains titres, je me suis un peu poussée à écrire en anglais mais c’était moins naturel.

Sur le titre de fin, Les Oxalis, vous renouez avec le parler-chanter de votre père puis  une comptine de votre fille vient y mettre fin. Est-ce votre odyssée familiale en un titre ?

C’était un accident au départ, car ma fille était en studio et SebastiAn m’avait offert ce moment comme un cadeau. On a toujours su qu’on voulait commencer l’album avec Ring-A-Ring O’ Roses car il parle des premières fois. Les Oxalis, c’était une vraie conclusion un peu étrange, une balade dans un cimetière. C’est le seul titre sur lequel SebastiAn m’a dit : “Es-tu sûre que tu veux chanter ça ?”. J’aimais beaucoup ce décalage avec cette musique disco, ce côté pas approprié. J’ai eu peur du côté parlé car j’avais peur d’imiter mon père, j’ai essayé de le chanter mais ça ne marchait pas. J’ai fait beaucoup d’essais avant de trouver ma voix. Mais je n’y peux rien. J’ai les parents que j’ai et il est évident qu’ils m’ont beaucoup influencée. Quand je chantais trop dans les aigus, SebastiAn me disait : “C’est un peu trop comme ta mère”. C’est compliqué quand on n’est pas soi-même persuadé de sa patte. Je ne sais pas vraiment quelle est ma personnalité, j’ai besoin de travailler avec quelqu’un qui va m’aiguiller.

Entretien à découvrir dans son intégralité dans le numéro #207 de Magic. 

Un autre long format ?