5 questions au programmateur du festival Beauregard

La 11eme édition du festival Beauregard, qui se tiendra du 4 au 7 juillet, accueillera à Hérouville Saint-Clair, près de Caen, Clara Luciani, Mac Demarco, Mogwaï, Cat Power… Croissance accélérée, concurrence des autres festivals et retour du rock : Paul Langeois, le directeur et programmateur du festival, par ailleurs programmateur du Big Band Café à Hérouville Saint-Clair, a répondu à Magic.

Le festival en est à sa 11eme édition, ce qui est relativement récent…
Lors de notre première édition, nous avions rassemblé 20.000 personnes sur 2 jours. On s’est aperçu qu’on avait vu juste : il y avait un manque sur l’agglomération caennaise pour ce type d’événement. Le public a répondu présent et rapidement, les choses se sont un peu emballées : on fait 34.000 entrées la 2e année… Jusqu’à l’année dernière où nous avons fait 108.000 festivaliers en 4 jours. Donc le festival a vite grandi. Mais l’équipe et l’esprit est le même. Le site a été revu cette année encore, nous l’avons agrandi sans augmenter la jauge, pour retrouver des espaces et une fluidité de circulation.
Quelles sont les prises dont vous êtes le plus fiers cette année ?
Ce sont ces groupes plus rares, comme Cat Power, The Hives, Interpol, qui font une ou deux dates voire une seule en France. Des groupes qui ont leur public.
Une belle programmation, dans un contexte de plus en plus concurrentiel…
La réputation du festival s’est vite installée : le bouche à oreille a vite fait passer le mot que nous avions un bel événement, où on était bien accueilli, où les conditions techniques étaient bonnes, la nourriture aussi, le site est beau… Ce sont des choses comme ça qui font la différence, au delà du cachet de l’artiste.
En face, les prix des festivals augmentent, avec Rock en Seine ou Lollapalooza… 
Nous n’avons pas changé le prix de la place depuis 5 ans, mais peut-être qu’à un moment donné on sera obligé de passer la barre des 50 euros la place, à 52 ou 53 euros. Tout augmente : les cachets des artistes, les prestations, et même nos budgets. Donc il n’y a pas vraiment le choix. A mon avis, la concurrence se situe surtout au niveau européen : en Espagne, au Portugal ou en Italie, même en Pologne, les festivals parviennent à payer les artistes beaucoup plus. Du coup, les tournées passent de moins en moins par la France.
Dans le même temps le rock qu’a pu défendre Beauregard a ses débuts est de moins en moins présente dans l’espace public et en festival.
Pas forcément. Déjà j’ai le sentiment que le rock revient : regardez Idles, MNNQNS ou le retour de The Hives… Et puis la musique a changé, le hip-hop infuse les festivals rock car ça fait partie d’une évolution qu’il serait une erreur de ne pas voir. Lomepal, Gringe ou Romeo Elvis, ce sont de bons artistes qu’il est important de programmer si on veut être dans l’actualité.
Recueilli par Nicholas Angle